Joachim Du Bellay écrit Les Regrets en 1558 par rapport à son voyage à Rome où en bon humaniste, il rêvait e voir la grandeur de l’Italie et des souvenirs de l’Antiquité. Dans le recueil et plus particulièrement dans ce sonnet, le poète va exprimer sa déception et surtout son ennui d’avoir quitté les siens. A partir de là, on peut se demander comment par ce sonnet très sentimental le poète réussit avec succès à transmettre l’idéologie humaniste. Pour répondre à cette question, nous verrons que le poète exprime sa nostalgie du pays natal par un manque affectif, par la souffrance et la modestie. Il montre également de manière soutenue sa préférence nationale en faisant l’éloge de sa province, qui renforcé par l’opposition avec Rome donne au sonnet une dimension nationale. Enfin, ce texte apparaît comme humaniste par l’utilisation de citations d’ouvrages grecs et latins, introduites avec une certaine familiarité qui en font un sonnet incroyablement moderne.
[...] De plus, «plein d'usage et de raison au vers 3 caractérise le voyageur. Ceci est synonyme de sagesse. Le voyage est considéré comme un apprentissage, un plaisir d'apprendre. Ce n'est en aucun cas un déplacement inutile. L'expression peut être considérée comme un clin d'œil au dicton «les voyages forment la jeunesse Du Bellay est d'autant plus heureux que ce voyage a concrétisé sa pensée. En effet, ce dernier soutient l'idée que toutes les langues sont à l'origine égales et que tout dépend de leur culture, de leur pratique. [...]
[...] Elle est le symbole du lien social. C'est autour d'elle que se tiennent les veillées. La «douceur angevine au dernier vers du poème accentue la symbolique de la cheminée, en correspondant à la douceur du repos, de la maison, du coin du feu mais aussi à une stabilité opposée au voyage et à l'agitation de l'extérieur. Ceci crée une pointe à la toute fin du poème car on assiste à une inversion du comparé et du comparant dans ce dernier vers. [...]
[...] Il caractérise donc les figures mythologiques telles que Ulysse et Jason. De plus, de nombreux lieux romains sont également cités dans le texte, notamment le Mont Palatin le Tibre et on trouve même dès le vers le calque de l'Ode du poète Horace : Beatus qui , dont Du Bellay a traduit l'œuvre. Du Bellay aborde ces textes prestigieux avec une certaine familiarité car c'est un humaniste et ils les fréquentent suffisamment pour ne plus avoir à les honorer. Le poète se compare aux héros de ses textes. [...]
[...] Ceci est une nouvelle fois présent au vers suivant, suggérant le prestige moindre. En effet, Liré petit village natal de l'auteur à une notoriété moindre même de nos jours et le Mont Palatin »n'a plus au XVIIème siècle le même prestige que dans l'Antiquité, où il était une des sept collines de Rome. En ce sens, le poète oppose la notoriété prestigieuse du lieu où naquit l'Histoire occidentale, où se fait l'histoire de la chrétienté au lieu de ses racines, de son histoire. [...]
[...] Dans ce sonnet, de nombreux clins d'œil sont destinés aux lecteurs de littérature grecque et latine, puisque dès le premier quatrain, on a une allusion à Jason et aux Argonautes et une allusion à l'Odyssée, qui ne peuvent se comprendre à condition de connaître la légende de la toison d'or tout comme l'Odyssée d'Homère. Plein d'usage et de raison fait référence au héros homérique. Ulysse le plus sage et le plus rusé parvient à déjouer les pièges de Neptune, alors qu'Achille meurt à Troie. De même, «l'air marin au dernier vers fait écho au vers 1 et 4. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture