Dans cette scène, la duchesse San Severina, indignée par l'arrestation de son neveu Fabrice del Dongo, accusé de meurtre, a décidé de quitter Parme et demande une entrevue avec le prince Ernest IV avant son départ.
Nous verrons d'abord l'attitude du prince et sa déception, puis nous observerons le rôle de témoin de la scène qui est donné au général Fontana. Enfin, nous étudierons la suprématie de la duchesse San Severina dans cette entrevue.
[...] Enfin, le quart d'heure d'attente touchant à sa fin, il sort son mouchoir, les larmes vont commencer Le général Fontana, lui, est dépassé par le retournement du rapport de force entre les deux personnages. Il s'attend à un moment historique, l'heure est grave. Stendhal, non sans humour, écrit que son personnage crut à une dissolution de la monarchie Il se tient debout et raide et fait son demi-tour comme un soldat à la parade comme si l'instant était solennel. Quand le prince fait attendre la duchesse, il est lui-même émerveillé par la beauté de la San Severina. [...]
[...] Commentaire composé d'un passage de La Chartreuse de Parme de la page 325 à 327 Dans cette scène, la duchesse San Severina, indignée par l'arrestation de son neveu Fabrice del Dongo, accusé de meurtre, a décidé de quitter Parme et demande une entrevue avec le prince Ernest IV avant son départ. Nous verrons d'abord l'attitude du prince et sa déception, puis nous observerons le rôle de témoin de la scène qui est donné au général Fontana. Enfin, nous étudierons la suprématie de la duchesse San Severina dans cette entrevue. [...]
[...] Cette situation est tellement rare qu'il est important de le souligner. L'italique est utilisé également pour marquer l'ironie de l'auteur. Il fait attendre la duchesse un quart d'heure ; il se le permet parce qu'il croit savoir la raison de sa venue, et donc il sait qu'elle ne repartira pas avant de l'avoir vu. En la faisant attendre, il se met en position de supériorité vis-à-vis d'elle. Il jouit de ce quart d'heure, il est délicieux Il se prépare à l'entretien pour qu'il soit parfait. [...]
[...] Sa situation devient comique, il ne comprend rien et n'ose pas demander d'explication ni faire de remarques. Stendhal parle de son ébahissement n'eut plus de bornes de sa figure étonnée il est considéré comme un pauvre aide de camp Il est l'unique témoin du fait que l'entrevue entre le prince et la duchesse a lieu. La duchesse a toujours été au-dessus de toute la cour. Dès sa première rencontre avec Ernest IV, elle voulut lui plaire et y réussit trop Elle est, dit le prince, une des plus grandes dames de ma cour Dans cette scène, elle ne faillit pas à sa réputation, alors que le prince s'attendait à la voir s'humilier, elle apparaît plus sublime que jamais : jamais la duchesse n'avait été aussi leste et aussi jolie Elle paraît même rajeunie. [...]
[...] Pendant toute la deuxième partie du passage, la duchesse San Severina possède le contrôle de la situation. Quand le prince lui avance un fauteuil, elle peut même se permettre un élan de bonté : elle modéra la pétulance de son regard ce qui la rend d'autant plus noble et sublime. Ainsi, Stendhal met en scène la déception du prince, l'incompréhension du général et finalement la victoire la duchesse, la victoire d'une âme noble sur une âme vulgaire. La duchesse, à cet instant du roman, peut tout obtenir du prince. [...]
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