La Lettre sur les Aveugles est un essai de Diderot paru en 1749. En partant d'une anecdote sur une aveugle-née à qui M. de Réaumur voulait rendre la vue, Diderot réfléchit sur les répercussions de ce sens manquant et sur les relations entre ce que l'on voit et ce que l'on est.
Ainsi que l'indique le sous-titre « à l'usage de ceux qui voient » ; il s'adresse à un public voyant, il cherche ainsi à ouvrir la discussion sur ce handicap souvent mal perçu par le commun des hommes.
Elisabeth de Fontenay explique que « dans la Lettre sur les Aveugles la vue souveraine est déposée et remplacée. Et Diderot forgeant à partir de l'observation de quelques aveugles-nés un homme nouveau susceptible de tout mettre sans dessus dessous, nous conduit encore plus loin dans le scepticisme et le matérialisme à la fois ».
En quoi cette œuvre révolutionne-t-elle les préjugés et pensées des voyants ? C'est ce à quoi nous allons essayer de répondre.
Pour commencer, nous verrons que Diderot met en lumière une nouvelle image de l'aveugle à travers son texte,
Puis nous parlerons du matérialisme, très présent dans l'œuvre ;
Et enfin, nous évoquerons l'importance du scepticisme dans la Lettre sur les Aveugles.
[...] Cet objet devient réellement la vue : figures d'hommes occupés à voir avec des bâtons. p.33. Le paradoxe est tel : il est faux de dire que les aveugles ne voient pas, ils voient avec des bâtons. C'est au moment où le bâton touche l'objet que l'aveugle sait que celui-ci est présent. Le matérialisme de Diderot se perçoit dans l'œuvre. Il semblerait que ce dernier ne peut être sur de l'existence de quelque chose qu'à partir du moment où celui-ci est palpable. [...]
[...] La thèse de Diderot est la suivante : l'aveugle est autant capable que le voyant, il est même capable de s'adapter à un monde fait par et pour les voyants. Il substitue ce sens manquant à un autre qu'il développe beaucoup. Il tire ainsi parti de son handicap. II. Une ouvre faisant preuve d'un fort matérialisme Nous l'avons vu, le toucher est l'un des principaux substituts de la vue dans la Lettre sur les Aveugles, d'où un matérialisme important. Ce matérialisme peut, tout d'abord, être mis en relation avec l'importance des objets : du tactile, du palpable. [...]
[...] Ce qui est novateur, est le fait que Diderot donne la parole aux aveugles, essaie de les comprendre ; il lie un véritable dialogue d'égal à égal dépourvu de tout sentiment de pitié. Il rencontre l'aveugle-né du Puiseaux avec d'autres hommes, il lui pose des questions afin de mieux le comprendre. Quelqu'un de nous s'avisa de demander à notre aveugle s'il serait bien contant d'avoir des yeux : Si la curiosité ne me dominait pas, dit-il, j'aimerais bien autant avoir de longs bras“ p.35. [...]
[...] Ici, Diderot ne se contente pas d'énoncer les faits, son interlocuteur à droit à un réel raisonnement : Mais je ne m'en tiendrais pas à de simples présomptions. p.73. La justification est la seule chose qui rende crédible son propos. L'esprit sceptique de Diderot est visible à son athéisme, que nous avons évoqué plus haut. En plus du matérialisme, le fait qu'il doute sans preuve renvoie au scepticisme le plus clair : il ne peut croire en quelque chose sur lequel il a des doutes. La foi est une notion étrangère à son esprit. Croire aveuglément ne fait pas partie de sa nature. [...]
[...] Commentaire de la citation d'Elisabeth de Fontenay extraite de Diderot ou le matérialisme enchanté : Dans la Lettre sur les aveugles, est déposée et remplacée. Et Diderot forgeant à partir de l'observation de quelques aveugles-nés un homme nouveau susceptible de tout mettre sens dessus dessous, nous conduit encore plus loin dans le scepticisme et le matérialisme à la fois Introduction La Lettre sur les Aveugles est un essai de Diderot paru en 1749. En partant d'une anecdote sur une aveugle-née à qui M. [...]
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