« La chevelure », poème en vers tiré des Fleurs du Mal (1857) est le siège de la sensualité et de l'exotisme. Respirée par Baudelaire, elle diffuse une odeur enivrante : l'odeur musicale des souvenirs et de l'oasis où tous les rêves sont permis.
« Fuir ! Là-bas fuir » vers un Idéal susceptible de démêler une condition autant humaine que confuse.
Le poète veut respirer pour être inspiré. Il hume à longs traits, plonge dans un univers familier, rafraîchissant, et comprend que l'Espoir doit se caresser comme il convient de caresser une chevelure : longtemps ! Toujours !
Cette caresse n'est-elle pas destinée à combler le vide de l'existence ? Le rêve et les souvenirs ne sont-ils pas les manifestations du refus de la réalité ?
A l'instar de Samson, Baudelaire tire sa force de la chevelure. Cependant, si cette force animale accentue sa sensualité, elle dissimule un insoutenable mal être.
[...] N'es-tu pas l'oasis où je rêve, et la gourde Où je hume à longs traits le vin du souvenir ? Termes à comprendre : 1 Mot tombé en désuétude = nonchalance 2 les oriflammes, les bannières 3 tissus aux reflets chatoyants 4 en peinture= l'auréole qui entoure le Christ 5 l'autre océan, l'océan réel 6 pavillon= tente, la chevelure-tente 7 musc= substance odorante sécrétée par un cervidé d'Asie Petite parenthèse culturelle, à n'utiliser qu'en cas de besoin (trou de mémoire, par exemple) Le mot "exotique" se trouve dans le quart livre (1548). [...]
[...] A l'instar de Samson, Baudelaire tire sa force de la chevelure. Cependant, si cette force animale accentue sa sensualité, elle dissimule un insoutenable mal être. I Une sensualité accentuée par l'animalité Si l'animalité occupe une place si significative dans la chevelure de la femme désirée, c'est très certainement afin d'accentuer la sensualité rêvée par Baudelaire. Le monde dans lequel le poète plonge est avant tout animal. Envahi par le désordre, l'ordre doit abandonner, séance tenante, la place qu'il occupait jusqu'alors en maître absolu. [...]
[...] Commentaire de la chevelure. Baudelaire. Les fleurs du mal La chevelure poème en vers tiré des Fleurs du Mal (1857) est le siège de la sensualité et de l'exotisme. Respirée par Baudelaire, elle diffuse une odeur enivrante : l'odeur musicale des souvenirs et de l'oasis où tous les rêves sont permis. Fuir ! Là-bas fuir vers un Idéal susceptible de démêler une condition autant humaine que confuse. Le poète veut respirer pour être inspiré. Il hume à longs traits, plonge dans un univers familier, rafraîchissant, et comprend que l'Espoir doit se caresser comme il convient de caresser une chevelure : longtemps ! [...]
[...] Or, dans cette jungle, seul le lion peut soulever la crinière lourde qui contient un éblouissant rêve de voiles, de rameurs, de flammes et de mâts Pour supporter l'ébène pour tenir les fortes tresses il faut être solide, puissant, animal ! L'animal qui maîtrise sa force est un homme qui séduit. Il doit rassurer et non contraindre. Les griffes, redoutables et effrayantes, ne doivent en aucun cas être montrées. Et la main agréable et aimante, viendra, par ses caresses, atténuer l'ardeur des climats sous laquelle il a ambitionné de se pâmer. [...]
[...] C'est en ce sens qu'il convient de saisir le mot souvenir : le poète a vécu une histoire merveilleuse avec la femme à la chevelure, et les cheveux renferment ces instants de vie communs. Ces souvenirs obsédants tissent un lien de dépendance avec le manque présent. Ils ne se sentent pas : ils se hume(nt) ! En substance, ce n'est pas en consommant mais plutôt en consumant l'âme du poète que le port permettra son soulagement. Un port retentissant où [l'âme] peut boire où coule une tête amoureuse d'ivresse Ce soir, L'alcôve est obscure les ténèbres sont tendues Sans désordre, sans confusion, sans rêve, sans délire, le lion ne serait jamais apparu ! [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture