L'article « Paix » renvoie à l'article « Guerre » et lui fait écho dans une même dénonciation de la violence et des caprices des conquérants. Sous le prétexte de parler de la paix. Damilaville souligne à quel point la guerre apparaît comme une entreprise contre la nature et contre la raison. Elle est condamnée parce qu'elle s'oppose aux intérêts dos citoyens et au bonheur de l'homme.
[...] Commentaire. La réflexion sur la guerre constitue un thème récurrent de la pensée philosophique du XVIIIe siècle. Montesquieu (Lettres persanes, Apologue des Troglodytes Voltaire (Micromegas, Candide, Dictionnaire philosophique), Jaucourt (article Guerre de l'Encyclopédie en ont déjà dénoncé les méfaits. Damilaville, à son tour, reprend l'analyse dans l'article Paix montrant par ce choix à quel point les deux notions ne peuvent se définir que l'une par rapport à l'autre. Ce qu'ils dénoncent est l'arbitraire, l'horreur, les dévastations causées par la guerre, la manière dont sont bafoués les droits les plus élémentaires des populations civiles. [...]
[...] L'épuisement seul semble forcer les princes à la paix; ils s'aperçoivent toujours trop tard que le sang du citoyen s'est mêlé à celui de l'ennemi; ce carnage inutile n'a servi qu'à cimenter l'édifice chimérique de la gloire du conquérant et de ses guerriers turbulents; le bonheur de ses peuples est la première victime qui est immolée à son caprice ou aux vues intéressées de ses courtisans. Damilaville, Encyclopédie, article Paix Plan. I. Une double approche des problèmes posés par l'absence de paix. Définition de la guerre et développement de l'état de paix. La métaphore de la maladie. L'opposition guerre/paix. [...]
[...] Les deux tableaux alternés ou mêlés font apparaître chacun des deux états selon un rapprochement tantôt valorisant tantôt dénonciateur. La critique virulente des princes dans le déclenchement des guerres s'inscrit dans le projet général du siècle philosophe, qui est de combattre toutes les formes d'arbitraire et de mettre en relief les vertus d'un bon prince. On comprend alors l'importance des allusions à la raison, l'insistance sur la responsabilité de ceux qui dirigent et l'image de la guerre présentée comme une déviation de la nature humaine. Ce sont beaucoup plus les princes que les hommes qui sont ici visés. [...]
[...] Sous le prétexte de parler de la paix. Damilaville souligne à quel point la guerre apparaît comme une entreprise contre la nature et contre la raison. Elle est condamnée parce qu'elle s'oppose aux intérêts dos citoyens et au bonheur de l'homme. La guerre est un fruit de la dépravation des hommes; c'est une maladie convulsive et violente du corps politique ; il n'est en santé, c'est-à- dire dans son état naturel, que lorsqu'il jouit de la paix; c'est elle qui donne de la vigueur aux empires; elle maintient l'ordre parmi les citoyens; elle laisse aux lois la force qui leur est nécessaire; elle favorise la population', l'agriculture et le commerce; en un mot, elle procure au peuple le bonheur qui est le but de toute société. [...]
[...] II. Le comportement des princes. Une situation hypothétique : la domination de la raison. La réalité : des princes non gouvernés par la raison. Les soumis aux passions et aux ambitions. III. Observation critique de l'Histoire dans son déroulement. Les rêves de gloire conduisent au malheur des peuples. [...]
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