« L'île des esclaves », écrit par Marivaux et joué pour la première fois en 1725 nous plonge en plein coeur de la comédie par excellence. A travers une exploitation complète de tous les ressorts comiques possibles, l'auteur parvient à inclure une véritable satire sur une aristocratie menacée au XVIIIe siècle par l'utopie, souhaitée des Lumières. Ainsi, à l'aide d'inversions des rôles poignantes et de nombreux procédés caractéristiques du théâtre, l'oeuvre présentée ici fait figure d'exemple en terme de comédie.
[...] Au terme d'un naufrage, deux valets et leurs maîtres se retrouvent sur une île novatrice, l'île des esclaves. Les positions sociales y sont inversées et, sous la surveillance du maître de l'île, Trivelin, une cure, permettant de rendre Iphicrate et Euphrosine plus raisonnables est instaurée. A la première lecture, ce synopsis apparaît clairement comme utopique. L'inversion des rôles présentée se réfère ainsi directement à la notion de carnaval et donc à la comédie. Cette inversion provoque une émancipation, une libération de cette vassalité jusque lors omniprésente et chaque valet critique ouvertement leur supérieur. [...]
[...] Ainsi, cette pièce qui, au premier coup d'œil paraît être une simple comédie visant à distraire, se révèle être une véritable satire de la société avec comme mot d'ordre le placere, muovere, docere Mais ce que nous pouvons mettre en avant, c'est l'universalité de L'île des esclaves L'œuvre, s'inscrivant dans une uchronie parfaite, on peut tout à fait l'appliquer au XXIème siècle. Ainsi la morale est également actuelle. En conclusion, L'île des esclaves est une œuvre profonde où comédie et morale s'entremêlent. L'auteur parvient à mixer tous les procédés et provoquer une véritable prise de conscience chez le spectateur. [...]
[...] Enfin, le comique de mot est le dernier procédé que Marivaux utilise dans son ouvrage. Encore une fois, Arlequin reste maître du comique dans la pièce et nous le démontre grâce à ses chants, notamment dans la première scène : L'embarquement est divin Quand on vogue, vogue, vogue, L'embarquement est divin, Quand on vogue avec Catin. Mais aussi avec ses Lazzis de la scène cinq : Tirlan, Tirlan, Tirlantaine. Ou encore à l'aide de prétéritions qu'il emploie à la destination d'Iphicrate, qui une fois de plus subit un véritable affront. [...]
[...] Nous avons à faire à de véritables personnages de la Commedia dell'arte, parfaitement typés et caricaturaux. Le maître emploie la langue d'Athènes reste noble, alors que le valet fait preuve de bouffonnerie, avec par exemple, l'ivresse D'arlequin lors de la scène cinq. Cette bouffonnerie nous amène à traiter deux autres comiques importants de la pièce, le comique gestuel et de mot. Le premier cité permet d'instaurer une situation presque burlesque grâce particulièrement, aux multiples danses du valet d'Iphicrate. Le fait d'assister à cette passation de pouvoir, où l'on voit Arlequin maître de la situation rompt considérablement avec l'ordre social établi au XVIIIème siècle, ce qui naturellement amène le rire chez le spectateur, le tout étant généré par le pouvoir de l'alcool. [...]
[...] Le comique dans l'île des esclaves : L'île des esclaves écrit par Marivaux et joué pour la première fois en 1725 nous plonge en plein cœur de la comédie par excellence. A travers une exploitation complète de tous les ressorts comiques possibles, l'auteur parvient à inclure une véritable satire sur une aristocratie menacée au XVIIIème siècle par l'utopie, souhaitée des Lumières. Ainsi, à l'aide d'inversions des rôles poignantes et de nombreux procédés caractéristiques du théâtre, l'œuvre présentée ici fait figure d'exemple en terme de comédie. [...]
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