Le Cid acte I scène VI, monologue de Rodrigue, Pierre Corneille, forme poétique, discours, père, Chimène, commentaire de texte
Dans le cadre de l'étude approfondie d'un extrait d'une des pièces à l'étude durant ce semestre, j'ai choisi d'analyser une scène du Cid de Corneille oeuvre qui est d'ailleurs celle que mon groupe et moi avons choisi de travailler. Le but de cette note de réflexion est d'apporter un éclaircissement et une analyse théorique à l'extrait choisi au prisme de l'usage de la rhétorique dans ce dernier.
La première représentation du Cid a lieu en 1637 au théâtre du Marais à Paris et la pièce connaît un large succès populaire. Avant d'être requalifiée en tant que tragédie onze ans après sa première représentation, la pièce se présente en tant que tragi-comédie dans sa version originale, car, la pièce Corneille peut être qualifiée de plurielle : il n'en existe pas une seule et unique version.
[...] Dès lors au vu de la double dimension de cette scène, on déterminera comment la dimension délibérative et rhétorique parvient à prévaloir sur la forme lyrique du discours de Rodrigue. On essaiera dans un premier temps d'éclaircir le choix de l'usage des stances par Corneille pour cette scène, pourquoi avoir choisi une forme autant poétique pour ce discours ? La question mérite d'être posée. Et dans un second temps, on verra en quoi l'aspect rhétorique du passage et sa dimension délibérative constituent l'essence du passage. [...]
[...] La forme lyrique et poétique est utilisée comme un outil de délibération pour Rodrigue La dimension rhétorique du passage réside d'abord dans la structure du passage. La double énonciation d'abord est ici synonyme de double rhétorique, en effet si sur scène le personnage n'a aucun interlocuteur si ce n'est lui, le public prend pleinement part au discours et constitue un véritable juge de la décision de Rodrigue. De plus, la construction du monologue en stances est également réfléchie puisqu'il constitue des moments rhétoriques différents : la première témoigne du choc de la nouvelle pour le personnage (« Cède au coup qui me tue ») et constitue en un rappel des faits pour ce dernier qui semble toujours avoir du mal à réaliser l'ampleur de la nouvelle (« En cet affront, mon père est l'offensé, et l'offenseur le père de Chimène ») ; la suite de l'argumentation (deuxième et troisième stances) symbolise le déchirement de Rodrigue puisqu'il est construit autour d'un grand nombre de schémas antithétiques ; la quatrième stance semble nous fixer sur le choix de Rodrigue : il veut d'abord mourir « courir au trépas » ; mais la cinquième vient prendre le contre-pied de la dernière puisqu'il finit par refuser l'idée du suicide, car trop déshonorante ; enfin, la dernière stance conclut le discours avec un choix définitif qui sera celui de la vengeance. [...]
[...] Alors que la majorité de la pièce est écrite en alexandrins, le monologue de Rodrigue se construit sur une versification différente et irrégulière, mais pas pour autant choisie au hasard. On peut découper chacune des six stances en trois strophes distinctes soumises à des systèmes de versification et de rimes particuliers : la première strophe est un quatrain formé d'un octosyllabe (« Percés jusques au fond du cœur ») et de trois alexandrins, les rimes sont embrassées ; la deuxième strophe contient deux vers, c'est donc un distique et elle est composée d'un alexandrin et d'une hexasyllabe qui riment platement ; enfin, le troisième, et dernier mouvement, de chaque stance est encore une fois un quatrain cette fois-ci découpé en un décasyllabe, une hexasyllabe et deux décasyllabes en rimes croisées. [...]
[...] Acte scène VI, le monologue de Rodrigue - Pierre Corneille (1637) - Pourquoi avoir choisi une forme autant poétique pour ce discours ? Dans le cadre de l'étude approfondie d'un extrait d'une des pièces à l'étude durant ce semestre, j'ai choisi d'analyser une scène du Cid de Corneille œuvre qui est d'ailleurs celle que mon groupe et moi avons choisi de travailler. Le but de cette note de réflexion est d'apporter un éclaircissement et une analyse théorique à l'extrait choisi au prisme de l'usage de la rhétorique dans ce dernier. [...]
[...] La double énonciation, le déroulement de l'argumentaire et l'interpénétration du pathos et du logos permettent au personnage d'exercer un tour de force rhétorique extrêmement subtil du point de vue de son interlocuteur, le public, puisque la dimension pathétique du discours par sa forme est logiquement la première à capter notre attention. À tort, puisque le monologue de Rodrigue renferme une dimension rhétorique qui selon moi prévaut sur la dimension pathétique du discours, puisqu'il constitue un moment clé pour la suite du déroulement de l'intrigue. [...]
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