La crise spirituelle que Mallarmé traversa de 1865 à 1870 ne relève pas seulement de la perte de foi en quelque chose de transcendant, mais aussi en la perte de repères dans l'écriture de son œuvre. On comprend mieux alors le fait que Mallarmé ne dissocie pas le Divin de l'Art. Cette crise spirituelle va de pair avec une crise artistique.
Ainsi, le mal-être de Mallarmé se ressent dans la création. Elle s'est parfois faite chaotique avec la difficulté d'écrire Hérodiade voire jusqu'à son abandon quelque temps pour Le Faune. Mais au-delà de cela, son poème Hérodiade incarne la propre évolution spirituelle de Mallarmé, dans la mesure où il lui permet d'accomplir le passage décisif du Néant à la découverte de la Beauté qui survit à l'acceptation de ce Néant. Mais Hérodiade tout comme Le Faune sont aussi des illustrations de la Fiction.
[...] C'est ce qu'il confirme dans sa lettre à Eugène Lefébure datée du 20 mars 1870. Il y écrit : Pour ne faire qu'un effort du tout, j'ai choisi des sujets de linguistique, espérant du reste que cet effort spécial ne serait pas sans influence sur tout l'appareil du langage à qui semble en vouloir ma maladie nerveuse. Au lieu de cela, comme autrefois je crevais mes sujets de poèmes, - irruption du Rêve dans l'Etude, lequel saccage tout, va droit aux conséquences affriandantes et les dévore. [...]
[...] Cette vie était sa vraie vie. Et l'on comprend mieux alors pourquoi une telle crise spirituelle qui engendra une crise esthétique semblait inévitable. L'esprit est un puits sans fond, il est Néant, il est Eternité. Les crises spirituelles qu'engendre le manque de repères semblent inévitables surtout quand on a décidé d'y vivre sa vie. Les cheminements esthétique et spirituel de Mallarmé ne font qu'un, car il la vit sa vraie vie dans son esprit et qu'il conçoit son Rêve par le biais de l'esprit. [...]
[...] On comprend mieux alors le fait que Mallarmé ne dissocie pas le Divin de l'Art. Cette crise spirituelle va de pair avec une crise artistique. Ainsi, le mal-être de Mallarmé se ressent dans la création. Elle s'est parfois faite chaotique avec la difficulté d'écrire Hérodiade voire jusqu'à son abandon quelque temps pour Le Faune. Mais au-delà de cela, son poème Hérodiade incarne la propre évolution spirituelle de Mallarmé, dans la mesure où il lui permet d'accomplir le passage décisif du Néant à la découverte de la Beauté qui survit à l'acceptation de ce Néant. [...]
[...] Face à cette révélation, sa raison de vivre de deux ans anéantie rend malgré tout inévitable une folie frôlée jusqu'alors. Ainsi, son cheminement esthétique et spirituel semble à ce moment précis comme en suspend. En effet, une aphasie paralyse la progression esthétique de Mallarmé dans son Œuvre et la folie perturbe son cheminement spirituel. Néanmoins dans cette phase ultime de sa crise, Mallarmé tient à se sortir de cet état dans lequel l'a plongé le travail de la Poésie pour atteindre la vision qu'il en avait. [...]
[...] Il peut percevoir le monde sans sa subjectivité qui pourrait le salir de jugements et d'a priori inconscients ou non. Mais si le Néant a fait de Mallarmé un médium qui ressent impersonnellement le monde et l'univers spirituel impersonnellement pour mieux les intégrer à son œuvre il n'en reste pas moins que le Néant a aussi été révélateur de l'absolue Vérité. Après avoir trouvé le Néant j'ai trouvé le Beau. disait Mallarmé, car s'il pensait que le Rien était La vérité, le Néant lui a révélé que la vraie vérité était la Beauté. [...]
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