Symbole de la littérature insulaire, l'île mystérieuse est un roman qui cristallise bien des mystères. L'île, héroïne éponyme du récit sert de support à une réelle aventure initiatique vécue par une famille recomposée de naufragés atterris là par hasard à la suite d'une effroyable tempête.
Ainsi, après avoir surmonté de multiples obstacles dans la première et la deuxième partie du roman intitulées respectivement « les naufragés de l'air » et « l'abandonné », les rescapés se retrouvent enfin confrontés au sein de la troisième partie « le secret de l'île », à la force bienveillante qui veille sur eux depuis le début du périple.
On peut alors constater au sein du chapitre 15, que l'intensité dramatique s'accentue rapidement à la suite du message laissé par le capitaine Nemo.
Ainsi, au cours de notre développement, nous tenterons de démontrer que le caractère sacré de l'île sous-jacent depuis le premier chapitre prend véritablement forme, même si il reste sujet à de nombreuses ambivalences. Puis nous observerons l'aspect symbolique de la fin du parcours initiatique et enfin, nous nous attarderons sur la dualité de l'objet de la quête des naufragés.
[...] En effet, poussé par une force surnaturelle, il sert de guide aux autres naufragés : Cyrus Smith était en tête Il dirige, donne les ordres et utilise ainsi le mode impératif : attendons en avant ! arrêtez A travers ce fil qui traverse l'île, l'image du mythe se dessine alors. De plus, on retrouve également l'image de l'Apocalypse à travers la figure récurrente du feu et l'idée de la fin du monde prônant une renaissance à un état supérieur. A travers ce décor épique J. Verne décrit l'image d'un être supérieur, objet de la quête des naufragés qui tire les ficelles de l'action. [...]
[...] La face diabolique du capitaine Nemo est renforcée par son regard : le capitaine Nemo fixa un regard ardent sur l'ingénieur, comme s' il eu voulu l'anéantir J. Verne nous décrit donc l'image d'un être qui peut entraîner les naufragés où il le désire car il semble maître de leurs faits et gestes et de fait de leur sort. Pourtant, cette façade diabolique est tempérée par une image dominante, celle d'un être bienveillant et protecteur. Une figure divine Ainsi, dans la description de Nemo, se dessine la figure d'un Dieu. [...]
[...] Verne décrit également l'évolution des personnages. En effet, au fil du périple, les naufragés tentent de découvrir leur propre vérité. Le labyrinthe qu'ils parcourent ne représente rien d'autre que les détours de leur conscience qu'ils tentent en vain d'explorer. Nous sommes à la fin du roman et les naufragés ont déjà survécu à de multiples épreuves et surmonté de nombreux obstacles. Avec le naufrage, ils ont péri par l'eau. Il ne manque donc plus, pour que leur renaissance soit totale qu'une nouvelle immersion dans l'eau. [...]
[...] Les naufragés aveuglés dans cette inquiétante atmosphère doivent prendre de multiples précautions. A cela s'ajoute l'idée de menace : c'était une nuit menaçante Tout est mis en place pour que les naufragés se trouvent en difficulté et qu'ils soient contraints de multiplier les précautions. Dans ce cadre, on peut notamment souligner le temps hostile qui semble menacer les naufragés : l'orage se déchaînait alors avec une extrême violence La mer est également présentée comme un danger en déchargeant des torrents De plus, la nature se dresse avec hostilité. [...]
[...] En effet, Nemo concentre à la fois des caractéristiques positives et négatives. La sombre tonalité du personnage de Nemo Des appellations ambivalentes qui laissent entrevoir des aspects négatifs J. Verne emploie à plusieurs reprises le terme de génie pour le désigner : le génie de l'île Ce terme laisse planer l'ambiguïté sur la véritable nature de Nemo. En effet, un génie peut tout aussi bien être bienveillant que malveillant. D'ailleurs, Nab met lui-même l'accent sur la possibilité d'un être malveillant en s'interrogeant : Est-ce le diable qui sonne ? [...]
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