A la lecture du poème, on s'aperçoit bien que le texte est divisé en deux. Cette division permet-elle d'apporter une nouvelle vision du poète et de la poésie ? Notre première partie sera consacrée aux différents thèmes qui mettent en relation les deux parties. Puis, nous étudierons la place que le poète se donne. L'exposé se fera donc sous la forme d'un commentaire composé, mais il me faudra évidemment récapituler certains éléments dans l'ordre du texte pour ne pas perdre de vue la composition en diptyque
[...] Mais la vraisemblance n'est qu'une base. Car moins qu'une description réaliste d'un certain état, il y a directement communication au lecteur d'un l'état d'âme complexe. Le titre indique déjà deux termes chers à Baudelaire. La chambre laisse présager l'évocation d'un milieu à la fois intime et moderne. La dualité est d'autre part un thème récurrent. Baudelaire écrit d'ailleurs dans Mon cœur mis à nu " Il y a dans tout homme, à toute heure, deux postulations simultanées, l'une vers Dieu, l'autre vers Satan. [...]
[...] Puis, l'immatérialité règne puisqu'une étrange Idole, souveraine des rêves apparaît. Enfin, comme on l'a vu, le poète ne se place plus ni spatialement ni temporellement (avec sa perte dans l'Eternité). Cette ascension est soudain stoppée par l'apparition du Spectre, qui en quelque sorte, fait écho à l'Idole. Puis, la matérialité fait son apparition, on redescend vers l'huissier, vers les meubles, les fenêtres, les manuscrits, le tabac, la fiole de laudanum Mais, à partir de la strophe 16 et de l'évocation du temps ; les préoccupations se font plus générales et l'irréalité reprend sa place avec les secondes qui jaillissent de la pendule ou avec le Temps qui torture le poète (image du bœuf). [...]
[...] Il ne peut se mettre en accord avec lui- même. Dans la strophe le caractère défini de l'Idole qui apparaît de manière libérée de toute cause, est en contraste avec les questions sur cette même Idole. D'autre part, la strophe 9 réagit comme négation de la strophe 8. Le poète n'est pas capable de maîtriser les élans de son esprit. D'autre part, la première strophe ne se compose que d'une phrase, qui d'ailleurs est nominale malgré les deux subordonnées relatives. [...]
[...] L'image du poète romantique qui s'élève vers Dieu inspiré par la Muse est transformé par Baudelaire qui étend son malaise et invente ainsi une nouvelle esthétique. Conclusion En conclusion, la dualité du texte permet au poète d'exprimer le chemin que lui fait faire l'opium. Celui-ci transforme ainsi un état d'esprit malsain, mais relativement agréable en une distorsion de la réalité tirée vers le bas. Baudelaire crée donc une nouvelle esthétique de poète maudit qui exprime son malaise sans pour autant se placer dans un point de vue bien défini (le Bien ou le Mal). [...]
[...] Ici, Baudelaire se sent au fond du gouffre à cause de l'écriture poétique et des drogues. Contrairement aux romantiques qui recherchaient une place dans le présent, le poète cherche à le fuir pour trouver l'Eternité. D'autre part, l'esthétique Bien Mal n'est plus chrétienne, mais bien mystique avec une division Idole Spectre qui résonne de manière paronomastique avec Idéal Spleen. La Vie n'est plus recherchée, car elle est trop chargée ; le malaise de l'opium est meilleur. Il est donc perpétuellement tiré vers le bas. [...]
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