« Malgré ses airs de conte fantastique, cette légende est vraie d'un bout à l'autre… » écrit Alphonse Daudet dans La légende de l'homme à la cervelle d'or.
Vous vous demanderez pourquoi certains écrivains ont recours à la fiction pour transmettre des vérités ou des leçons. Vous répondrez en vous appuyant sur le texte d'Alphonse Daudet et sur d'autres œuvres que vous connaissez.
A toutes les époques, les écrivains utilisent la fiction pour amener à une réflexion avec la transmission de vérités et de leçons. On peut se demander pourquoi, à tous les siècles, les écrivains ont recours à la fiction pour délivrer un message, une morale. Quel en est l'intérêt pour l'auteur et le lecteur ? Quels sont les atouts de la fiction ? En quoi est-elle considérée comme efficace pour ceux qui l'utilisent ?
[...] Le recours à la fiction peut également être un moyen de déjouer la censure ou de dire une vérité, celle de l'auteur à travers un personnage. Dans le Mariage de Figaro, un des personnages dénonce l'hypocrisie des hommes après avoir jeté l'opprobre sur les femmes. Le voile de la fiction à travers l'allégorie permet aussi à l'auteur de transmettre une vérité. La Peste de Camus est une fiction, une histoire qui est valable en elle-même, mais elle est aussi une transposition, une allégorie du nazisme, de l'occupation ; c'est également un terme générique qui englobe tous les fléaux. [...]
[...] Si la fiction présente des atouts considérables pour transmettre une vérité, elle n'en comporte pas moins des risques. Le recours à la fiction présente des dangers. En effet, la fiction avec ses différents registres et les analogies possibles peut induire le lecteur en erreur. Celui-ci peut manquer le sens ultime du texte et faire un contresens majeur. L'ironie et l'implicite peuvent ne pas être saisis. Candide en est l'exemple. Voltaire utilise l'ironie pour qualifier la guerre avec l'expression oxymorique boucherie héroïque Une lecture au premier degré peut impliquer un contresens majeur si le lecteur n'entend pas l'ironie. [...]
[...] Ainsi, l'auteur dispose d'un grand choix de moyens pour argumenter et transmettre une vérité, une leçon. Les genres littéraires qui ont recours à la fiction sont multiples : contes (philosophiques), utopies, fables, roman, théâtre . Chacun de ces genres, aussi divers soient-ils, utilise la fiction et à travers elle, délivre une vérité. Dans les utopies, en présentant un monde parfait et imaginaire, l'auteur invite le lecteur à réfléchir sur la société dans laquelle il vit. Le théâtre peut servir de tribune également. [...]
[...] Le dynamisme et la diversité (lieux, personnages ) sont un moyen efficace contre l'ennui. L'exotisme des lieux que l'on retrouve par exemple dans la Princesse de Babylone ou les Lettres persanes permet au lecteur de s'évader. Par ailleurs, l'élaboration d'un personnage par l'auteur permet une identification. Dans l'Etranger de Camus, le lecteur a de la sympathie, au sens fort de souffrir avec pour le personnage de Meursault victime d'une justice injuste Le lecteur s'indigne et s'identifie : la leçon est transmise par l'auteur. [...]
[...] La vérité que veut transmettre l'auteur est alors totalement omise par le lecteur. D'autre part, la fiction ne peut donner une véritable image conforme de la réalité. Une vision trop simpliste est présentée ou trop irréelle. Cela ne peut pas correspondre à la réalité, à une situation de tous les jours. C'est ce qu'on observe dans la Princesse de Babylone de Voltaire. On ne peut y croire, c'est en quelque sorte trop beau pour être vrai Enfin, dans le cas des fables, on trouve également un risque pour les enfants. [...]
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