La caricature, qu'elle soit sous forme d'image ou d'œuvre littéraire, donne d'une personne ou d'une société une représentation déformée de façon significative. Elle n'est ni un symbole, ni une illusion de réalité, et fait référence à du connu. Le spectateur reconnaît facilement ce qu'elle montre, tellement les traits sont exagérés, tout en sachant qu'elle altère la réalité des traits ou des comportements. La caricature cherche à attirer l'attention sur ces derniers, et non pas à être l'image des individus à qui ils appartiennent. Elle fait naître le rire, ou du moins le sourire, en rompant l'apparence habituelle. Ce rire est parfois mesquin. Mais cette image, qui se donne elle-même comme représentation erronée de l'individu, est-elle en adéquation avec la réalité de celui-ci? Ou au contraire s'en éloigne-t-elle autant que la forme qu'elle emploie? En d'autres termes, est-elle la traduction d'une vérité ?
[...] Voltaire préconise un optimisme modéré, et l'exprime dans la morale qu'il délivre à la fin de Candide : Il faut cultiver notre jardin Cette idée fait suite à une période de scepticisme et de doute illustrée de la même manière par Zadig où il écrit : Il n'y a point de hasard : tout est épreuve ou punition ou récompense ou prévoyance On retrouve toujours la critique des mœurs, mais cette fois au service de la morale. La caricature, par le rire, masque une réalité sérieuse. [...]
[...] Ce regard neuf est tout particulièrement ce qu'apporte l'art de la caricature. Loin de rendre compte de l'individu conformément à ce qu'il est physiquement, l'image caricaturale déforme complètement son apparence. Pourtant, elle le fait de manière à ce que le représenté soit immédiatement reconnu. En effet, les traits sont mis en évidence, la signature du visage est aisément repérable. Le caricaturiste renforce la marque physique pour mieux en faire percevoir les subtilités réelles. Par la nouveauté suscitée dans le dessin, le spectateur n'appréhende plus le représenté d'après ses repères habituels. [...]
[...] Il comprend que son trait est au stade de la caricature. Le rire de la caricature n'est pas éloigné de la critique, et en ce sens «châtie les mœurs d'un individu ou d'une société. Dans Rhinocéros, Ionesco utilise la caricature pour faire passer une critique des mœurs. De la même manière, Jacques Brel s'en prend dans ses chansons aux timides, aux vieux, aux bigotes dans une optique critique, toujours sur le mode du comique. La caricature confronte le représenté au regard des autres, qu'elle vise une personne en particulier ou plusieurs qui se reconnaîtront dans un personnage fictif, et le soumet alors à la critique et au rire. [...]
[...] La caricature cherche à attirer l'attention sur ces derniers, et non pas à être l'image des individus à qui ils appartiennent. Elle fait naître le rire, ou du moins le sourire, en rompant l'apparence habituelle. Ce rire est parfois mesquin. Mais cette image, qui se donne elle-même comme représentation erronée de l'individu, est-elle en adéquation avec la réalité de celui-ci? Ou au contraire s'en éloigne-t-elle autant que la forme qu'elle emploie? En d'autres termes, est- elle la traduction d'une vérité ? I. La caricature se présente sous une forme d'exagération des caractères qu'elle illustre. [...]
[...] Le rire n'est pas ici gratuit, mais comporte un message latent qui transcende l'adéquation à la vérité de la représentation. III. La caricature comporte une vérité au-delà du signe. Elle apparaît comme une forme capable de transmettre un message d'une importance plus grande que celle de la représentation en elle-même. Par le biais de la moquerie et de la critique des moeurs, la caricature vise à les corriger. Molière exprime l'idée de ses pièces avec sa référence au castigat ridendo mores (châtier les mœurs par le rire) dans Tartuffe. [...]
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