écriture féminine, pseudonyme masculin, épistolaire, dame de lettres, Yourcenar, gynocritique
En tant que lecteur, nous avons tous été guidés dans nos choix par le nom de l'auteur, notamment par son sexe. Il est vrai que nous éprouvons une certaine réticence envers les, en particulier, jeunes écrivaines. Nous ressentons, par contre, une certaine assurance avec les écrivains. Peut-être s'agit-il d'une coutume, d'un horizon d'attente façonné ou bien d'une peur justifiée, telles sont les hypothèses avancées par les critiques. Des hypothèses qui ont poussé quelques femmes, Madame de Lafayette, par exemple, à choisir d'être publiée sous le nom d'un homme (La princesse de Clèves a été publié, d'abord, sous le nom de Ségré, son ami). De son côté, George Sand choisit d'emprunter, carrément, un pseudonyme masculin.
[...] Nous remarquons, aussi, que uand des femmes sont sorties de ces limites et de ces territoires, quand il a fallu leur reconnaitre talent et génie, on a cherché la “paternité” de leurs œuvres [ ] ou [des] femmes hommes de ce fait, on peut dire que l'écriture féminine est tout ce qui est écrit par une femme. Or, cette définition ne prend pas en considération les écrits féminins des hommes. Béartrice Didier affirme le caractère féminin de la production proustienne. Pour cette raison que l'on préfère la terminologie écrit de femme ou écriture-femme proposée par certaines critiques. D'autant plus que dire écriture féminine c'est attribué à l'écriture un sexe. Chose que la gynocritque tente de prouver depuis les années 60. La définition avancée laisse entendre, aussi, qu'une femme est forcément féminine. [...]
[...] Une écriture de flux “très près de l'inconscient”. Écriture de la subversion. Chant de lutte, champ de la lutte des sexes et de la lutte des femmes contre la société, cette écriture à venir Écriture de la mutation et de la promesse Dans ce passage, le critique dresse un portrait complet de l'écriture féminine émergente. Une écriture avant tout caractérisée par son aspect violent. Une écriture du désir où corps et inconscient s'entremêlent pour laisser rêver d'une genèse et d'un avenir aussi. [...]
[...] Fait dû, peut-être, à une autre caractéristique qu'on lui a étiquetée : sa sphère romanesque est une sphère intime où enfant, mari, père et mère ont une place de choix. La femme en parlant de son univers familial se sent plus concernée. Dans un discours qui va du cœur à cœur, elle utilise la voie la plus rapide pour transmettre son message. D'où, à notre avis, son recours à l'oralité et à la parole. L'objectif de l'écriture féminine est avant tout de donner parole aux femmes. À une femme qu'on a longtemps privée de parole. On l'a tellement privé qu'elle n'ose parler qu'en filigrane. [...]
[...] Cette époque révolue, on assiste à une autre tendance avec George Sand. Une femme qui choisit de se comporter et de s'habiller comme un homme pour pouvoir écrire. Cette dernière préfère se nommer par le prénom d'un homme au lieu de se cacher derrière un dû réel comme le faisaient les femmes qui l'ont précédée. D'autre part, le XXe siècle voit l'émergence d'une catégorie de femmes dites féministes. Cixous, Kristiva, et surtout, Beauvoir, sont des femmes qui réclament leur égalité. [...]
[...] Dans un premier temps, nous verrons la définition de l'écriture féminine. Une définition, à la fois historique et dialectique. Elle permet de retracer la notion et de mettre en lumière les autres appellations voisines. Nous étudierons, ensuite, les caractéristiques et les spécificités de cette écriture, en nous interrogeant sur les liens entre le sexe de l'auteur et la féminité de l'écriture. L'écriture féminine est une notion complexe qui ne se limite pas à une seule définition. Elle éclate surtout dans le meilleur et dans le pire En somme, on peut la qualifier d'écriture de la subversion Elle a survécu à toutes les époques malgré la marginalité et la dénigrassions. [...]
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