Candide chapitre 2, Voltaire, 1759, vision de la guerre, Mademoiselle Cunégonde, récit linéaire, rejet de l'amour, réalité de la guerre, personnage en fuite, philosophie, oxymore, poésie lyrique
Chassé du château de Thunder-ten-tronckh pour avoir embrassé Mademoiselle Cunégonde, Candide, personnage principal et héros du conte, est enrôlé de force par les soldats bulgares au début du chapitre 2. Plongé dans la guerre, Candide assiste à une bataille. Mais quelle vision de la guerre ce texte véhicule-t-il ? Nous verrons tout d'abord que cet incipit est caractérisé par sa dimension théâtrale avant de découvrir la présence amusée de l'auteur.
[...] Dans l'oxymore « vagues de briques » (v.12), l'élément solide se transforme en élément liquide et nous plonge davantage dans cet univers onirique. De plus, comme dans le rêve, les images s'enchaînent avec fluidité comme le souligne les nombreux enjambements entre les vers 3-4 « Mon amour vint à ma rencontre/Et le regard qu'il me jeta », mais aussi entre les vers 6-7 « Je suivis ce mauvais garçon/Qui sifflotait mains dans les poches » et enfin entre les vers 16-17 « Au tournant d'une rue brûlant/de tous les feux de ses façades ». [...]
[...] Cette juxtaposition se rapproche de l'esthétique cubiste qui apparaît au début du siècle et qui a beaucoup inspiré Apollinaire. Ainsi, les 25 premiers vers de « La Chanson du Mal-Aimé » sont caractéristiques de l'ensemble du poème, basé sur un mélange entre tradition et modernité. Apollinaire montre que l'un des rôles du poète est de renouveler la tradition poétique en la modernisant à travers une liberté de la forme et selon l'esthétique cubiste que l'on retrouve par exemple dans un autre de ses poèmes « Zone ». [...]
[...] La femme, elle, est désignée seulement par des pronoms « tu » (v.12) ou à la 3e personne à travers d'autres personnages « Une femme lui ressemblant » (v.20). Elle se situe ainsi entre présence et absence. De plus, l'indétermination est soulignée par l'emploi d'articles indéfinis « un soir » (v.1) « un voyou » (v.2) « une rue » (v.16) « une femme » (v.20). Le paysage devient également de + en + flou. On passe de la « demi-brume » (v.1) au « brouillard » (v.18), c'est-à-dire de la réalité au rêve. C. [...]
[...] Cette ressemblance entre la femme aimée et les 2 personnages déplaisants déprécie donc la femme aimée. Cette dégradation est à la fois physique et morale « voyou » (v.2) « mauvais garçon » (v.6) « regard d'inhumaine » (v.21) « saoule » (v.23). Au fil de ce récit linéaire, le poète rejette progressivement la femme aimée et l'amour. II. La réalité de la guerre L'auteur passe du particulier au général en mettant ses sentiments à distance comme en témoigne le changement soudain entre « mon amour » (v.3) et « l'amour même » (v.25) qu'il projette sur le décor. [...]
[...] Candide, chapitre 2 - Voltaire (1759) : quelle vision de la guerre ce texte véhicule-t-il ? Chassé du château de Thunder-ten-tronckh pour avoir embrassé Mademoiselle Cunégonde, Candide, personnage principal et héros du conte, est enrôlé de force par les soldats bulgares au début du chapitre 2. Plongé dans la guerre, Candide assiste à une bataille. Mais quelle vision de la guerre ce texte véhicule-t-il ? Nous verrons tout d'abord que cet incipit est caractérisé par sa dimension théâtrale avant de découvrir la présence amusée de l'auteur. [...]
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