Etude (bac + 3) de L'Etranger d'Albert Camus sous la forme d'une dissertation. Analyse et mise en relief des principales problématiques de l'oeuvre et du problème de l'étrangeté.
[...] Placé devant l'inéluctable, il affronte ses actes, finit par les assumer en toute conscience pour gagner durement mais définitivement sa liberté, vaincu mais non brisé. A ce titre, L'Etranger donne sens et grandeur à sa vie, nous interroge sur la nôtre à travers une forme littéraire originale, et pose la question du sens et de la valeur de toute existence : rien ne saurait alors nous être moins étranger que L'Etranger. [...]
[...] A travers le personnage, c'est une image de la condition humaine tragique qui se met en place, celle d'un homme qui se voit condamné à l'élimination dans son désir de bonheur, sans aucune échappatoire possible La recherche d'une attitude à tenir : la révolte. - La révolte débute après la condamnation à mort, lorsque cette dernière s'avère inéluctable ; Meursault prend une conscience aiguë de la perte définitive de sa liberté et de son bonheur antérieurs. Commence alors une pathétique recherche de lutte contre les illusions consolantes : il lutte contre l'espoir fou d'échapper à une mort programmée au profit d'une mort choisie, un saut hors du rite implacable, une course à la folie qui offrît toutes les chances de l'espoir. [...]
[...] o Etrangement, Meursault ne possède ni prénom, ni âge, ni adresse précise mais il exerce un métier de bureau, il semble proche de son collègue Emmanuel, de Céleste ; le restaurateur se déclare son ami durant le procès, il séduit Marie qui devient sa maîtresse. On sait aussi que son père est mort et que sa mère vient de décéder. Ce personnage pourrait être n'importe qui mais Camus, par ses silences volontaires, crée un effet d'étrangeté. o S'il se montre capable d'engendrer des sentiments forts, il n'en demeure pas moins que Meursault ne manifeste pas d'émotion dans les moments importants de sa vie : la mort de sa mère ne lui tire aucune larme, il refuse de voir une dernière fois le corps. [...]
[...] Il ne paraît pas amoureux de Marie et fait preuve d'une indifférence profonde pour la morale et les valeurs sociales traditionnelles de la société : le mariage, la promotion sociale, le choix de ses relations ne font l'objet d'aucun avis de sa part. o Le paradoxe s'affirme davantage encore dans ses rapports à la société : le début du roman le montre intégré par son métier, ses relations, au point que le dimanche l'ennuie puisqu'il se trouve sans ses activités habituelles qui structurent son quotidien. [...]
[...] Oui, je n'avais que cela. Mais du moins, je tenais cette vérité autant qu'elle me tenait. J'avais eu raison, j'avais encore raison, j'avais toujours raison. J'avais vécu de telle façon et j'aurais pu vivre de telle autre. J'avais fait ceci et je n'avais pas fait cela Meursault choisit la vie, ses richesses, ses certitudes contre toute aliénation métaphysique incertaine. En refusant Dieu, il parie sur l'homme, ce qui n'est pas sans grandeur ni courage. [...]
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