Calligrames, Etendards, La petite auto, Guillaume Apollinaire, poème, symbole de nouveauté, symbole de perturbation, registre narratif, autobiographie, personnages fantastiques, Paris, Alcools, Comoedia, André Rouveyre, Le miracle de la mobilisation
"La petite auto" est un poème d'Apollinaire extrait du recueil Calligrammes (écrit de 1913 à 1916), recueil qui comme nous le savons a pour sous-titre : "poèmes de la paix et de la guerre", et qu'Apollinaire va publier en 1918, juste avant sa mort.
Il s'agit du premier poème de la partie nommée "Etendards"; or Apollinaire écrit ses poèmes dans un ordre chronologique suivant la guerre ; à travers le poème "La petite auto", Apollinaire évoque en toute logique le tout début de la Première Guerre mondiale. Il s'agit de la mobilisation. Ce poème est probablement écrit à Nîmes au début de l'année 1915.
Il est écrit en vers libres, car il n'a pas un nombre fixe de syllabes par vers ni un nombre fixe de vers par strophe.
[...] La carrosserie de l'auto évoque les « maréchaux-ferrants rappelés entre minuit et une heure », ce qui montre que la modernité n'est pas encore à son comble et que les chevaux étaient encore très utilisés, surtout pour faire la guerre. « Entre minuit et une heure » montre l'urgence de ferrer les chevaux pour le front. En outre, l'aspect encore très rustique du dessin de l'automobile montre que le début du XXe siècle est un tournant entre l'époque traditionnelle et la modernité. Les roues de la voiture indiquent les points de rassemblement de l'armée puisque Apollinaire évoque « Lisieux », ville de basse Normandie, et « Versailles ». [...]
[...] Ensuite, Apollinaire évoque les régions telles que la Belgique, et il ajoute « régions par où se font toujours les invasions » : il accuse donc les pays en guerre d'envahir les pays neutres, et ici notamment l'Allemagne, qui avait envahi la Belgique, pays neutre par excellence. Ensuite, le poète rend hommage à « tous ceux qui s'en allaient mourir », donc les soldats de l'armée française qui partaient au front, et qui, « saluant encore une fois la vie colorée », semblent dire adieu au monde vivant. [...]
[...] Le verbe « naître » peut également appuyer le fait qu'ils gagnent en savoirs et en découvertes. On pourrait également interpréter le verbe naître qui apparaît mélioratif comme quelque chose de plus négatif : ils naissent malgré leur âge mur dans le sens où ils connaissent la souffrance et les difficultés. Apollinaire a 34 ans en 1914, il est donc un aîné durant la guerre et se rend compte du changement par rapport à l'époque passée, bien plus que les jeunes cadets qui n'ont pas vraiment connu l'époque d'avant-guerre. [...]
[...] Les trois petites colonnes au-dessus de la voiture peuvent représenter les sièges où étaient assis Apollinaire, son ami et le chauffeur à l'avant, qui porterait son bras sur le volant (rond « se hantaient »). Les « O » placés en haut des sièges pourraient effectivement représenter les têtes des 3 personnages. Ces sièges insistent beaucoup sur la nostalgie du passé du poète et ses regrets en pensants aux « nuits d'avant la guerre ». Les trois « O » donnent alors un registre élégiaque puisqu'ils sont emprunts de tristesse et de nostalgie. [...]
[...] Petite anecdote qui paraît anodine et propre au conte, mais le chiffre 3 pour Apollinaire est le symbole du destin et d'un avenir qui va être perturbé. Le 3e paragraphe, qui détaille les péripéties de la situation, commence par « Nous dîmes adieu à toute une époque » ; cette phrase très significative montre l'importance de l'évènement qui va tout changer, et le fait qu'une nouvelle ère s'annonce, laissant derrière elle le passé. Durant le trajet de Deauville à Paris, Apollinaire et ses camarades font le deuil du passé, le laissant derrière eux, à Deauville. [...]
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