Dossier de Littérature sur l'héritage et l'influence surréaliste chez Boris Vian, en particulier dans le roman J'irai cracher sur vos tombes. Etude axée sur le crime et la provocation dans le roman, et comparaison avec l'oeuvre surréaliste.
[...] C'est la violence du langage qu'ont cherché aussi les surréalistes. Les dialogues chez Vian sont très courts. Peu de descriptions, surtout des actes, répétitifs, avec une émotion physique systématique et violente : une érection, des larmes, des coups. On pourrait relever un passage ou le style est particulièrement heurté, lors de la première scène de sexe entre Lee et Jicky, une jeune fille du groupe. " Elle lâcha le coussin et se laissa faire. J'aurais pris une guenon. Elle dut s'en rendre compte et se débattit de son mieux. [...]
[...] - Je meurs de chaleur, assura Jean." Comme on l'a vu précédemment, toutes les scènes de sexe sont un combat, une lutte ou le vainqueur sera le plus violent, le plus fort physiquement, celui qui maitrisera l'autre. Ce ne sont certainement pas des filles qui ont tué son petit frère, pourtant, Lee choisit de s'en prendre à elle. La dimension érotique est flagrante. Avant de les tuer, il les séduit toutes les deux, il les apprivoise, puis arrive à les attirer à lui. On pourrait penser que sa première arme réside dans son physique, et sa facilité à seduire les filles. [...]
[...] et notamment sur la façon dont le crime est placé au centre de l'œuvre, un héritage, du moins une certain influence des surréalistes. Cependant, il faut rappeler que le roman a été publié sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, ce qui montre que d'un côté, Boris Vian n'a pas été jusqu'au bout de sa provocation. Il serait intéressant de rapprocher la scène du crime de Une semaine de bonté de Ernst : la violence et la crudité de la scène, ainsi que le lien sauvage avec les animaux que nous avons évoqué, peut rappeler l'imaginaire de Vian, dans cette œuvre magistrale. [...]
[...] Les détails crus semblent être apprécié par Vian, et bien que ce soit effrayant et malsain, le lecteur prend un certain plaisir à voir l'accomplissement du projet de Lee. Regardons rapidement les armes du crime : Lee prépare plusieurs armes, pour être préparer à toute les éventualités. Notons d'ailleurs un des thèmes chers aux surréalistes abordé au détour d'une phrase par Vian " Je crois que les types qui préparent un coup ont tort de se fixer un plan parfaitement défini depuis le début. [...]
[...] " Les mots sont terribles et obscènes, et la provocation des surréalistes n'est pas loin. C. L'écriture du Choc. L'écriture du choc se ressent bien évidemment tout d'abord dans les mots. Et dès le titre. " J'irai cracher sur vos tombes " . Le terme " tombes " qui est associé dans un imaginaire chrétien au repos éternel, et à un profond respect, se lie ici avec le verbe " cracher " qui est une marque de haine, de dégoût. [...]
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