Dans le monde des récréations, nous voyageons au gré des historiettes et contes narrés de manière si délicate que la "machine à rire" farcesque se met en marche indéniablement. Mais derrière cette hilarité foisonnante, les nouvelles de Bonaventure Des Périers cachent une certaine vérité de la vie et de leurs temps. Nous sommes invités à rencontrer des personnages éclectiques aux relations variées : du canonique mari trompé par sa concubine, des étonnants fous qui nous amènent au risible, des naïfs qui se font duper, des rapports intellectuels et conflictuels entre maîtres et élèves et bien d'autres... Tous les statuts sociaux sont étudiés dans Les Nouvelles Récréations et Joyeux Devis, mais nous pouvons particulièrement nous focaliser sur les relations qu'entretiennent les "magister" (terme employé dans l'oeuvre de Des Périers) avec leurs "escoliers". Par étymologie, "le maître" est issu du latin "magister" qui signifie "chef ; maître". Employé dans le langage juridique et religieux, ensuite, dans toutes sortes d'acceptions selon les catégories auxquelles il était appliqué : marine, armée, magistrature civile, école, vie privée, etc. Dans le recueil des nouvelles, les maîtres sont à la fois des protagonistes oeuvrant dans le domaine juridique (nouvelle 8), le chef de famille qui éduque son enfant (nouvelle 74), un ecclésiastique (nouvelle 21), des intellectuels qui enseignent (nouvelle 59) car du XVème au XVIIIème siècle, "magister" signifiait "maître d'école", quelque fois avec une valeur péjorative de "pédant dogmatique", etc. Les maîtres sont, généralement, hors des institutions conventionnelles. Leurs apprentissages sont souvent ceux de la vie, mais également ceux représentant le domaine intellectuel qui élèveront leurs élèves : ces "escolliers" que nous rencontrons fréquemment et qui sont, pour la plupart, dupés et humiliés. De manière étymologique le terme "élève" désigne celui qui est élevé par un maître. C'est d'abord une personne instruite dans un art puis un enfant qui reçoit l'enseignement d'un établissement scolaire (ce qui est rare dans les nouvelles). Par cet emploi, il est en concurrence partielle avec "écolier" et "étudiant", des termes fréquemment usités par Des Périers. Ainsi, "élève" a plusieurs dénominations et s'assimile avec "écolier". Ce nom désigne, d'abord, toute personne qui fréquente une école, et, spécialement, un étudiant d'université. Le nom s'emploie ensuite pour parler d'une personne qui apprend une profession et au figuré pour une "personne de peu d'expérience", un "débutant" (...)
[...] Mais derrière cette hilarité foisonnante, les nouvelles de Bonaventure Des Périers cachent une certaine vérité de la vie et de leurs temps. Nous sommes invités à rencontrer des personnages éclectiques aux relations variées : du canonique mari trompé par sa concubine, des étonnants fous qui nous amènent au risible, des naïfs qui se font duper, des rapports intellectuels et conflictuels entre maîtres et élèves et bien d'autres Tous les statuts sociaux sont étudiés dans Les Nouvelles Récréations et Joyeux Devis, mais nous pouvons particulièrement nous focaliser sur les relations qu'entretiennent les magister (terme employé dans l'œuvre de Des Périers) avec leurs escoliers Par étymologie, le maître est issu du latin magister qui signifie chef ; maître Employé dans le langage juridique et religieux, ensuite, dans toutes sortes d'acceptions selon les catégories auxquelles il était appliqué : marine, armée, magistrature civile, école, vie privée, etc. [...]
[...] En effet, le magister a parfois un statut social élevé mais aussi une perspicacité intellectuelle ce qui le différencie de l'« escollier naïf qui peut être un valet mais aussi un élève qui va se former au côté de son maître. Cependant, les situations évoluent et la relation canonique s'efface peu à peu. L'élève apprend et va se jouer de son maître. C'est d'abord l'apprentissage licencieux d'une naïve et d'un don Juan inexpérimenté. Les relations entre l'élève et le maître vont évoluer. En effet, l'apprentissage de l'élève va se retourner contre le maître. Il n'est pas étonnant de trouver dans Les Nouvelles Récréations et Joyeux Devis une éducation sexuelle, topique au farcesque. [...]
[...] Une nouvelle fois, Bonaventure Des Périers emploie le terme de maître : Et povre maistre (p. 21). Ici aussi, les conditions sociales sont mises en avant et nous comprenons que le malheur des personnages est celui d'être benêt. Nous constatons plus le rapport de force entre les deux protagonistes, qu'une relation intellectuelle : Triboulet, qui craignoit les coups, Car quelquesfois son maistre luy en donnoit (p. 21). Mais nous avons l'impression que ce maître est autant ridiculisé que son élève, tant leur rapport est stéréotypé : Vous n'arresterez pas, vilain ? [...]
[...] Ainsi, Bonaventure Des Périers ne serait- il pas un magister appliqué qui nous enseigne le Bene vivere et laeteri ? Le rapport entre le maître et l'élève dans Les Nouvelles Récréations et Joyeux Devis est peint, parfois, de manière canonique. Comme la coutume le veut, le maître enseigne et apprend à son élève, l'art d'un métier. Nous retrouvons cette fonction du magister dans la nouvelle 59 du recueil : De l'escollier legiste, et de l'apothicaire qui luy apprint la medecine A travers le titre de l'historiette, nous sommes d'ores et déjà informés des statuts et de la relation qu'entretiennent les deux protagonistes principaux. [...]
[...] Mais nous retrouvons d'autres relations maître et élève dans Les Nouvelles Récréations et Joyeux Devis : quand le maître dupe son élève. Le maître prend plaisir à jouer de bon tour à son élève. En effet, l'« escollier naïf et inexpérimenté va croire aux paroles de son magister Ainsi, nous sommes confrontés à des quiproquos et des situations burlesques comme, par exemple, dans la nouvelle 74 : De Jehan Doingé, qui tourna son nom, par le commandement de son pere. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture