On connaît l'importance de cette légende pour les Romains qui se proclamaient fièrement les fils de la louve. Le choix du loup n'est ni innocent ni évident. Car cet animal recouvre un champ symbolique à la fois complexe et universel que se sont totalement appropriés les Romains. D'abord, le loup est l'animal prédateur par excellence, celui que redoute tout homme dont la vie est liée au troupeau. Et il va sans dire qu'en Italie, où la richesse se mesure en têtes de bétail, le loup est un ennemi. Ainsi, lorsque Pan est en colère contre la nymphe Echo dont il admire en vain la beauté et les facultés musicales, il assouvit sa vengeance en transformant les bergers en leur contraire exact : des loups. Ces anciens ardents défenseurs des bêtes et des hommes deviennent alors des êtres sauvages, féroces et terrifiants. Ils attaquent la nymphe, la lacèrent et la mettent en pièces . Cette transformation radicale reflète l'incompatibilité profonde qui oppose les hommes et le loup. Ce chasseur effrayant et redouté est, depuis sa première rencontre avec l'homme, sa « bête noire », son ennemi le plus direct et le plus dévastateur. Il s'approprie les proies potentielles des chasseurs et vole les bêtes des éleveurs. D'où son caractère nuisible et la haine que les hommes lui vouent.
[...] Ainsi, lorsque Pan est en colère contre la nymphe Echo dont il admire en vain la beauté et les facultés musicales, il assouvit sa vengeance en transformant les bergers en leur contraire exact : des loups. Ces anciens ardents défenseurs des bêtes et des hommes deviennent alors des êtres sauvages, féroces et terrifiants. Ils attaquent la nymphe, la lacèrent et la mettent en pièces[2]. Cette transformation radicale reflète l'incompatibilité profonde qui oppose les hommes et le loup. Ce chasseur effrayant et redouté est, depuis sa première rencontre avec l'homme, sa bête noire son ennemi le plus direct et le plus dévastateur. [...]
[...] Holleman, Lupus, Lupercalia, Lupa p et Horace, Ode III et la Louve du Capitole, p Les Romains disaient lupus femina avant d'employer le terme de lupa. Cf. A. Ernout et A. Meillet, Dictionnaire étymologique de la langue latine, Paris, Klincksieck (3e édition revue et corrigée), p Plutarque, Vie de Romulus : Car les Latins appelaient louve les femelles des loups, mais aussi les prostituées. Plaute, Truculentus, 656-657 : Par Pollux, Mars devait être furieusement irrité contre mon père car ses brebis sont joliment près des louves. [...]
[...] Holleman[73] et admettons que la louve, qui était à la fois Grande Déesse et ancêtre divin, a été historicisée et nous est parvenue comme la louve offrant son lait aux jumeaux comme nous la décrivent tout naturellement Tite-Live et ses contemporains. Elle reste la Mère Suprême, celle de tous les Romains. Pourtant, son nom sert à désigner à Rome les prostituées. On crée donc sur le schéma original déjà remanié un nouveau personnage féminin, Acca Larentia, qui devient la première louve (meretrix) de l'histoire romaine, qui porte le même nom qu'une amante d'Hercule. En effet, le sacristain d'Hercule parie avec le dieu un repas et une nuit avec une femme, Acca Larentia. Bien sûr, le dieu gagne. [...]
[...] l'article à leur nom dans le Dictionnaire de mythologie grecque et romaine de P. Grimal. Cité par G. Carbone, La peur du loup, Paris, Gallimard (Découvertes Histoire naturelle), p J. Gagé, Comment Enée est devenu l'ancêtre des Silvi albains Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité p Les interprétations étymologiques des Anciens qui vont suivre sont récapitulées par D. Briquel, Trois études sur Romulus p. 303-305. [27]Servius, Commentaires sur l'Enéide, VIII : Nam hoc est Tiberini fluminis proprium, adeo ut antiquis Rumon dictus sit, quasi ripas ruminans et exedens. [...]
[...] Ici encore, l'adjectif est pris dans une tournure qui le met en relief (comme chez Tite-Live adeo mitem . ut) et il est opposé au caractère d'un homme considéré comme cruel et injuste. Cependant, chez Ovide, il s'agit de Romulus, coupable du meurtre de son frère : Te Remus incusat, ueniam dedit hostibus ille[41]. Pour Tite-Live, au contraire, la faute de Romulus n'est pas aussi nette et c'est pourquoi Romulus n'éprouve aucun remord. L'assassinat de Rémus, qui souille incontestablement le moment béni de la fondation n'est pas sans poser grandement problème aux Romains. [...]
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