Dans une première partie, nous examinerons la construction de la pièce à partir d'un sujet donné, puis, nous verrons les différents procédés utilisés par les auteurs pour capter l'intérêt du public ; enfin, nous étudierons le dynamisme des pièces à partir des personnalités qui évoluent sur scène
[...] Bérénice est le cas extrême où Racine a voulu faire " qqch de rien " : Titus renvoie Bérénice malgré lui et malgré elle. Toute la tragédie se déroule dans les cœurs. Chez Théophile de Viau, la mort finale est aussi due à la passion. La crise. Le dépouillement de l'action chez Racine sa tragédie nous peint une crise passionnelle. Les passions qui vont provoquer l'issue fatale remontent assez loin dans le temps. Au lieu de s'attarder à l'analyse délicate des sentiments qui s'éveillent, Racine commence sa pièce au moment même de la crise, comme dans Pyrame et Thisbé où dès le départ, les deux amants ne peuvent pas s'aimer librement. [...]
[...] Mais, il faut faire quelque chose de rien. Comment développer cet événement unique ? Racine, pour cela, emploie une technique qui consiste à faire hésiter son personnage pour retarder l'action. A l'acte Titus entre en scène sûr de ce qu'il doit faire. Mais, il faut étendre sur cinq actes la décision de l'exécution. Alors intervient Antiochus qui va s'acquitter d'une commission dont l'empereur l'a chargé : faire savoir à Bérénice qu'elle doit partir. Entre la décision et son exécution, la tragédie introduit un événement intermédiaire : la notification à l'intéressée faire connaître la décision) Mais, l'invention n'en reste pas là. [...]
[...] Pour La Place Royale, Corneille est parti d'un sujet tiré de la vie elle- même. Le héros Alidor aime Angélique mais cherche par tous les moyens à la quitter car l'amour aliène sa liberté. Ces trois pièces ont en commun de traiter toutes de l'amour malheureux, à partir de sources diverses (antiques, légendaires ou sociales). Mais, la manière d'aborder ce sujet est très différente selon les auteurs et l'effet de réalité s'en ressent / Le vraisemblable Avec Bérénice, Racine a voulu " plaire et toucher " grâce à une tragédie simple, à des personnages vivants et à un cadre poétique. [...]
[...] Le dynamisme des pièces 1 / La parole Les 3 œuvres sont des pièces de théâtre écrites en alexandrins classiques. La parole acquiert donc une double importance : d'une part, la parole devient poétique, par sa forme ; d'autre part, la parole est placée au centre de tout par le fait même que les œuvres sont des pièces. S'il n'y a qu'une chose dans ces pièces, ce sera donc la parole. La parole est placée comme base de toute progression. Dans Bérénice, la parole est le problème : " Quand Titus va-t-il parler ? [...]
[...] Tandis que dans Bérénice, c'est le drame intérieur qui se joue dans l'âme des personnages qui fait évoluer la pièce. Les héros passent par toutes sortes d'états d'âme, chaque changement entraîne une nouvelle scène. Corneille, à la différence de Racine, ne passe pas son temps à faire hésiter ses personnages pour remplir les cinq actes : chez lui, les personnages tranchent, ils n'hésitent pas. C'est l'exaltation de la volonté. Ainsi, les sentiments sont une des bases de la structure des œuvres. [...]
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