Bérénice, Jean Racine, le dilemme de Titus, jansénisme, théâtre
Bérénice, pièce de Jean Racine, est une tragédie classique du XVIIème. La première représentation a lieu en 1670, dans une salle de Paris, l'hôtel de Bourgogne. Ce fut immédiatement un triomphe.
Jean Racine est né en 1639 en Picardie et mort en 1699 à Paris. Il fut éduqué par les jansénistes de Port-Royal. Il fréquenta les milieux mondains et littéraires, dédia des odes au roi et devient auteur de théâtre.
[...] II/ Amour et pouvoir incompatibles en soi Les raisons subjectives: Titus invoque à maintes reprises le sentiment de sa "gloire", qui lui interdit de déchoir aux yeux des Romains et à ses propres yeux, en transgressant la loi. Titus et le souci de la gloire Titus a le souci de sa gloire, le souci légitime de sa réputation. Cela l'incite à sacrifier un amour que les Romains condamnent, pour être un empereur admiré par ses sujets. Chez un empereur la gloire est une exigence de tous les jours. Il doit faire apparaître sa grandeur sous le regard de ses sujets et d'autrui. [...]
[...] Le coup de théâtre : Titus fait part de sa décision de ne pas épouser Bérénice, contraint par les lois romaines et de la renvoyer en Orient contre ses propres sentiments. Il demande à Antiochus de raccompagner Bérénice mais ne peut se résoudre à lui annoncer sa décision. Antiochus sur demande de Titus annonce lui-même la nouvelle à Bérénice. Il doit supporter les reproches de Bérénice et décide de partir le soir même. Bérénice est anéantie, menace de se suicider. [...]
[...] Il connut une grande ascension dans les années 1670 et fut reçu à l'Académie Française. Il écrivit Bérénice en 1670, Bajazet en 1672, Mithridate en 1673 et Iphigénie en Aulide 1674. Phèdre en 1677 fut un vrai triomphe. Il rompit ensuite avec le monde du théâtre et devint historiographe du roi Louis XIV. Il composa Esther en 1689 et Athalie en 1691 qui sont des tragédies bibliques. Résumé: Bérénice, reine de Palestine, est amoureuse de Titus. Elle l'a raccompagné à Rome lorsqu'il est revenu cinq ans auparavant de sa campagne militaire en Palestine. [...]
[...] En effet, le bonheur de Bérénice et le désespoir d'Antiochus dépendent de Titus. On voit cette mainmise de Rome quand Titus est généreux en agrandissant leurs royaumes respectifs par l'ajout de province déjà sujettes de Rome. Titus et Bérénice se sont rencontrés quand Titus est venu écraser la rébellion populaire des Juifs de Jérusalem contre la domination romaine. On assiste à la fatalité de l'impossible alliance de Rome et de l'Orient, la loi romaine triomphe toujours des forces de l'amour comme des forces spirituelles (liberté religieuse des Juifs de Jérusalem). [...]
[...] Le libre arbitre de Titus ou le choix du pouvoir La mort de Vespasien impose à Titus une loi à laquelle il doit se soumettre mais elle le place aussi au sommet de la puissance : "Vespasien est mort et Titus est le maître" (v.248) ou encore "Titus m'aime, il peut tout, il n'a plus qu'à parler" (v. 298). Il est tout puissant, il peut en particulier transgresser la loi, il en a conscience 1000 et suivants), Bérénice cherche d'ailleurs à l'y inciter 1083-1086 et v 1137-1138). Donc il y a un dilemme pour Titus : se soumettre à la loi romaine ou la transgresser? Le dilemme est tragique. car il aime réellement Bérénice. [...]
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