Benvenuto Cellini, littérature, critique littéraire, Dante Alighieri, Savonarola, bible, Villani, Alamanni, Bembo, stratégies narratives, sonnet liminaire, poèmes
Bien que Benvenuto Cellini, en écrivant la Vita, ne se souciât guère de faire de la littérature, l'œuvre qu'il produit est de facto une œuvre littéraire. D'un autre côté, à aucun moment on ne peut dire qu'il fait comme Monsieur Jourdin, de la littérature ou de la prose sans le savoir. Même mineure (cf. Lez.6 Cellini dans la littérature), la Vita est une œuvre littéraire. Et une œuvre qui elle-même, à l'occasion, parle de littérature – mieux : est informée, ici et là, par la littérature. C'est que la littérature est une référence à laquelle les artistes aspirent à égaler leur propre discipline (peinture, sculpture, architecture…).
[...] On a vu ce que Cellini doit à Dante dans ces tercets. Ils participent également du genre de l'éloge paradoxal illustré par l'Éloge de la Folie d'Érasme [en latin : Encomium moriae, 1511]. Il s'agit de soutenir une thèse qui, de prime abord, semble une offense faite au bon sens – mais dont, par une dialectique ingénieuse, on amène le lecteur à reconnaître, au bout du compte, le bien- fondé. Ici la thèse défendue est celle des bienfaits de l'emprisonnement [sur plusieurs plans – notamment en ce qui concerne l'éducation des gouvernants, et Cellini devient donneur de conseil à la manière de Machiavel ou de Castiglione]. [...]
[...] Avec les œuvres Dante. Outre le passage évoqué ci-dessus, Benvenuto Cellini cite Dante dans le récit de la vision occasionnée, en 1535, par sa maladie 84) : réminiscence de l'Inferno (III, 82-87) à travers le personnage de Charon. « Imperò stando cosí in cervello, mi veniva a trovare alletto un vecchio terribile, il quale mi voleva istrascicare per forza drento in una sua barca grandissima; per la qual cosa io chiamavo quel mio Felice, che si accostassi a me, e che cacciassi via quel vecchio ribaldo. » p.290) cf. [...]
[...] dénotant un intérêt pour la littérature (deux exemples) A. C'est en littérateur que Cellini juge le « discours » (pedantesca orazione) de Riccio, majordome de Cosme Ier (II p.526-27) Une question de rang : « Ora ascoltatemi, ser Pier Francesco Riccio, che io vi dirò chi sono i mia pari, e chi sono i pari vostri, maetri d'insegniar leggere a' fanciulli » (II p.527). ; Mais aussi de style : « e messe mano a una certa sua pedantesca orazione, innella quale io non vi senti' mai né modo né grazia, né virtú, né principio, né fine » (II p.527). [...]
[...] Poèmes composés par Benvenuto Cellini lui-même. [...]
[...] d'ordre esthétique/idéologique : en insérant dans la Vita des poèmes de son cru, Benvenuto Cellini dignifie sa prose – la prose en langue vulgaire, plébéienne par essence et par naissance, se pare des atours nobles et prestigieux de la poésie, art majeur. Les poèmes insérés se répartissent en 2 groupes : poèmes composés par Benvenuto Cellini lui-même et poèmes d'autres auteurs. Commençons par ces derniers : A. Les poèmes d'autres auteurs L'épigramme composée par son père, « il quale aveva un poco di vena poetica naturale stietta » (p.92) et placée au-dessous des armoiries des Médicis restaurées à leur retour à Florence 6). [...]
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