Dissertation sur la phrase suivante : "Le véritable objet de l'ouvrage, c'est de montrer la quête de soi." Jean-Jacques Mayoux dans Molloy : un évènement littéraire, une oeuvre. Le sujet nous amènera à révéler l'impossibilité existentiel de dire "je".
[...] Or, le moi ne peut se faire connaître que si l'on se place comme observateur de sa propre personne, que si on le positionne comme objet de représentation. Mais Molloy avoue à ce sujet, Oui, cela m'arrive et cela m'arrivera encore d'oublier qui je suis et d'évoluer devant moi à la manière d'un étranger Une pensée décisive qui traduit que comme tout objet, la saisie du moi est soumise à la subjectivité de celui qui le regarde, son existence prend forme par le regard déformant de l'observateur. [...]
[...] Sujet : Le véritable objet de l'ouvrage, c'est de montrer la quête de soi Jean-Jacques Mayoux dans Molloy : un évènement littéraire, une œuvre. Dans Molloy, premier volume de la trilogie romanesque de Samuel Beckett, le personnage éponyme affirme ironiquement : Dire que je fais mon possible pour ne pas parler de moi Pourtant, comme tend à le souligner Jean-Jacques Mayoux dans Molloy : un évènement littéraire, une œuvre le véritable objet de l'ouvrage, c'est de montrer la quête de soi Cette citation sous-entend un moi fluctuant, amenant par le besoin de saisir sa vérité Molloy à entreprendre un voyage métaphysique pour échapper aux limites de sa région et saisir ainsi l'essence de son existence. [...]
[...] L'œuvre témoigne alors de la quête de soi mais surtout de son échec ; elle souligne l'abîme du moi refusant toute conceptualisation et introspection, le mensonge se cachant sous chaque utilisation du je par la fuite en avant d'un moi toujours autre Une impasse existentielle dont le narrateur de l'Innommable à la révélation : Je ne dirai plus moi, je ne le dirai plus jamais, c'est trop bête. Je mettrai à la place, chaque fois que je l'entendrai, la troisième personne, si j'y pense. [...]
[...] Puis nous verrons que la confession a posteriori du voyage métaphysique des deux personnages témoigne de l'impossible réunion du je et du moi de l'impossibilité existentiel de dire je que l'œuvre met en exergue. Dès le début de l'œuvre, Molloy nous annonce le motif de ses écrits Voici mon commencement Autrement dit, ce que nous allons lire est la confession intime d'une naissance, non pas maternelle, mais provoquée par la mort de l'ancien moi pour un retour régressif à l'essence de l'être, par un processus de décomposition nettoyant la surface poussiéreuse du moi On naît de travers semble vouloir nous faire entendre Molloy, son voyage irréel vers le tréfonds de l'âme ainsi que celui de Moran s'apparentant alors à une véritable remise à l'endroit Décomposer, c'est vivre nous dit Molloy, et cette entreprise de retour à un moi épuré se fait tout d'abord pour Moran par la destruction de l'apparence habillant son être d'illusions, métamorphose dont le récit de Molloy est exempt, ce dernier étant lui déjà libéré au début de son récit de ce maquillage souvent inconscient de l'être. [...]
[...] Ainsi, toute forme de conventions, de règles produites par la société sont autant de pollutions extérieures susceptibles de confondre la quête d'identité dont le récit de Moran et Molloy rend compte. On peut alors observer une lutte constante contre toute forme de système provenant de la société des hommes. La reptation de Molloy se veut volontaire et témoigne de cette défiance : J'auras renoncé à la démarche debout, celle des hommes Il est alors logique de voir Molloy et Moran remettrent en doute toute règle, la première étant la langue par laquelle ils s'expriment. [...]
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