Si Baudelaire est encore un romantique, s'il annonce même les Parnassiens par la perfection de sa forme, il échappe à son époque, il ne suit pas la mode ; il n'aura pas d'élèves ; d'ailleurs chez les romantiques, on est le maître de personne car chacun cultive son originalité (...)
[...] C'est le lecteur qui devient Narcisse car il se reconnaît dans ces sentiments éternellement communs au genre humain. Ce fils de la Bretagne, cet amoureux de la mer et des voyages, bien malgré lui, va inspirer aux poètes et aux écrivains de sa lignée, ces nombreuses facettes d'inspiration notées par Baudelaire ; besoin de changer, souffle de liberté après les règles drastiques du classicisme. Tout défilera au cours de la période romantique pour encadrer le beau, sous les auspices bienveillants de la Nature, tour à tour ou tout ensemble, l'époque, la mode, la passion Permettons-nous une digression pour le plaisir et la sympathie et observons que cette révolution des lettres et des arts, un impénitent pourfendeur de la règle, pour qui tous les censeurs s'étaient tus pour accepter son indépendance, avait consommé bien avant l'heure et à lui tout seul, cette remise en question, je veux parler de Jean de Lafontaine qui, de son temps, gentiment, a mis à sac l'Art Poétique de Boileau ; rien ne lui résiste ni la métrique, ni la césure, ni la rime ; tout est chambouler l'enjambement, le rejet ; l'octosyllabe se mêlait, dans une farandole de gais lurons au décasyllabe et dépoussiérait l'alexandrin. [...]
[...] A t-il était le premier à se l'imposer et en particulier dans Les Fleurs du Mal. ? Le beau, écrit-il, est fait d'un élément éternel, invariable dont la quantité est difficile à déterminer et d'un élément relatif, circonstanciel qui sera si l'on veut, tour à tour ou tout à la fois, l'époque, la mode, la morale, la passion( ) Avant d'aller à la recherche de cette esthétique, pur de toutes scories, une définition s'impose peut-être. Le beau relève plus de la sensibilité que de l'intelligence ; même un idiot le reconnaîtrait. [...]
[...] La raison de cette étude de Soi, c'est faire connaître l'Autre quand l'écrivain ou le poète l'oublierait parfois. Elle excusera ces pleurnicheries jetées en pâture au public. Et en fait l'autre reconnait dans ces souffrances, les morsures de la vie qui l'affectent et c'est en cela que le Romantisme dont Chateaubriand est le prophète rejoint le beau académique et éternel ; l'âme humaine s'étale avec sincérité en complicité de la Nature ; on se voit comme dans un miroir dans le solitaire de Combourg, dans sa recherche de la femme idéale, dans la douleur insurmontable aux funérailles d'Atala. [...]
[...] Que jugent et condamnent les censeurs, que l'abeille butine le nectar des fleurs ! [...]
[...] L'auteur du Petit Prince, écrit : Pourquoi l'écouterai-je, celui-là qui vient me parler au nom de sa pestilence ? Je le soignerai à cause de Dieu La répugnance, c'est ce que sœur Emmanuel fréquentait avec les enfants dans les immondices du Caire, c'est le quotidien de l'infirmière qui lave et réconforte ce grand malade qui défèque dans ses langes d'adulte . Même ta merde ne me répugne pas ! Fétidités et turpitudes se changent en suaves senteurs passées par le filtre de l'amour. [...]
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