Il s'agit d'une dissertation effectuée en DM pour un entrainement au concours blanc. Corrigé par mon professeur de lettres, il m'a dit avoir aimé que les exemples soient peu nombreux mais avec une analyse assez approfondie ; il a aussi souligné la bonne rédaction du devoir :)
Exemple de la dissertation : poèmes de Rimbaud, Baudelaire, La Fontaine et Verlaine
Exploitation de la tension entre sentiments, liberté et conventions propres à la poésie
[...] L'astéisme, qui relie le poète à sa terre, peut dès lors devenir touchant car profondément humain. Poète et lecteur, qui partagent la même condition, semblent se comprendre ; l'un atteint un universel tandis que l'autre découvre une singularité. Si les vers embrassent l'espace, ils se nourrissent aussi du temps. Fruit d'un héritage et de traditions poétiques auxquels ils font appel, ils apparaissent aussi comme un hommage à leurs prédécesseurs et sollicitent l'attention du lecteur, supposé partager ces biens communs. Ainsi, dans ce même vers de Verlaine, une hypallage, qui prête au ciel un excès de tendresse, peut apparaître comme un abus de langage : un élément naturel ne peut en effet éprouver de sentiment ; c'est bien l'observateur lyrique qui projette ses émotions sur le paysage qu'il contemple. [...]
[...] Le poète reprend ici la tradition du paysage état d'âme propre au romantisme. Cependant, il la désacralise et s'en détache en s'affranchissant du lyrisme élégiaque, de la mélancolie ou du sentiment amoureux souvent mobilisés par les Romantiques. Il déconstruit alors un ancien idéal, rappelé dans ce ciel bleu et « tendre », qui se trouve marqué par une lassitude du poète et qui fait basculer le poème de l'idylle au spleen, mélancolie moderne qui exprime un mal-être physique et moral, avec lequel Verlaine prend également ses distances : la lassitude se lit sans désespoir ni désarroi voire avec ironie, comme vu précédemment. [...]
[...] La métrique semble ainsi donner sa poésie au propos. Les vers s'inscrivent toujours dans une filiation poétique. Ils sont donc les héritiers d'une imagerie qui fait aussi partie des conventions poétiques. Qu'ils s'en veillent les représentants ou qu'ils rompent avec les traditions, la poésie se caractérise par ces jeux d'images visuelles et sonores qu'elle est capable de rendre. Ainsi, dans ce même vers des Fleurs du Mal, Baudelaire, qui se revendique de la modernité, dépeint la ville, contre le topos de la nature harmonieuse. [...]
[...] Ce critère pourrait apparaître comme relativement subjectif, cependant il ne dépend peut-être pas tant des goûts esthétiques du lecteur, que des intentions de l'auteur lui-même. En effet, le geste poétique semble toujours se rattacher à plus loin que lui. Le beau vers ne paraît pas exister en soi, mais naître de l'expression d'une relation singulière au monde. Celle-ci s'exprime d'abord par le biais d'un langage poétique, qui s'affranchit de la langue conventionnelle, pour tenter de saisir l'indicible. Le vers se lie ainsi à son environnement en cherchant à en percer les mystères. [...]
[...] Ces vers accordent ainsi fond et forme, la fugacité étant lisible dans un hémistiche et la renaissance étant énoncée sur un alexandrin. La poésie porte ainsi l'esprit de la modernité baudelairienne en la rendant presque plus parlante. Un beau vers relève ainsi d'une technicité mise au service d'une esthétique d'écriture et d'un idéal de pensée. Le vers recherche une certaine noblesse qui dépasse ses caractéristiques essentiellement métriques ; il fait alors part d'une certaine singularité qui peut toucher le lecteur. La poésie semble en effet indissociable de l'émotion. [...]
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