Baudelaire a souvent écrit sous l'effet de l'opium, ce qui a donné une dimension particulière à toute une partie de son œuvre. Dans la Chambre Double, l'influence des drogues est bien visible. A la lecture du poème, on s'aperçoit bien que le texte est divisé en deux. Cette division permet-elle d'apporter une nouvelle vision du poète et de la poésie ? Notre première partie sera donc consacrée aux différents thèmes qui mettent en relation les deux parties. Puis, nous étudierons la place que le poète se donne
[...] Ainsi, les questions oratoires prennent tout leur sens. Il est à la fois le questionneur et le questionné. Il ne peut se mettre en accord avec lui- même. Dans la strophe le caractère défini de l'Idole qui apparaît de manière libérée de toute cause, est en contraste avec les questions sur cette même Idole. D'autre part, la strophe 9 réagit comme négation de la strophe 8. Le poète n'est pas capable de maîtriser les élans de son esprit. D'autre part, la première strophe ne se compose que d'une phrase, qui d'ailleurs est nominale malgré les deux subordonnées relatives. [...]
[...] Le poème est donc basé sur un support de vraisemblance, d'où une certaine illusion de narration avec l'utilisation de la prose. Mais, c'est bien un poème, car il y a un véritable travail sur les mots, comme on le verra dans le reste de l'étude. Mais la vraisemblance n'est qu'une base. Car moins qu'une description réaliste d'un certain état, il y a directement communication au lecteur d'un l'état d'âme complexe. Le titre indique déjà deux termes chers à Baudelaire. La chambre laisse présager l'évocation d'un milieu à la fois intime et moderne. La dualité est d'autre part un thème récurrent. [...]
[...] L'humidité de la strophe 5 est changée en crachats et en pluie. Car, en effet, les sensations ont subi une transformation entre la première et la deuxième partie Les synesthésies Les différentes sensations permettent d'établir un autre point d'ancrage du parallèle. Je vais donc les étudier une à une, bien qu'elle soit intimement liée : Le goût : aromatisé(2) (à odorat), délicieuse obscurité (à vue), elles dévorent(7) (à regard), je savoure(8) (à sensation suprême), délices(9) (à toutes les sensations), dégoût, la fiole de laudanum(15)(à réalité). [...]
[...] On peut remarquer que la plupart des termes de la première partie n'expriment pas d'odeurs définies alors que la seconde partie est plus explicite : moisissure, tabac, ranci. Définir précisément les choses n'est donc pas une chose agréable. L'ouïe : une langue muette silence, paix un coup a retenti me torturer, crier famine, réclame la suite disait le grand René je vous assure, chacune dit une seconde jaillissant de la pendule il n'y a qu'une seconde ( ) qui vient annoncer Et Hue donc ! bourrique ! [...]
[...] Et cette nouvelle vision du poète et de la poésie régnera sur la poésie de la seconde moitié du 19ème. [...]
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