Baudelaire nous livre sa définition, sa conception de sa poésie, de son « principe » c'est-à-dire de son mode de fonctionnement et de son rôle. Il semble restreindre le rôle de la poésie en occultant toute l'histoire de cette dernière puisqu'il la définit exclusivement comme « l'aspiration humaine avec une beauté supérieure » c'est donc conférer à la poésie un pouvoir, celui de d'élever les hommes vers l'idée du Beau et de les détourner de leurs préoccupations vulgaires. La poésie serait des lors un guide, comme le montre la préposition « vers » un guide spirituel vers « une beauté supérieure » (...)
[...] Aussi l'acte poétique est une création qui emporte hors de soi car elle échappe au poète. Pour Rimbaud, dans une lettre à Paul Demeny, Je est un autre c'est-à-dire que la création poétique échappe à la conscience claire de son auteur. Le je qui vit n'est pas selon lui, le je qui écrit. A l'instar, pour Mallarmé, l'acte poétique est une création qui nous échappe car les mots peuvent prendre le dessus sur le poète. L'œuvre pure demande selon lui la disparition élocutoire du poète qui cède l'initiative aux mots ce sont les mots, leurs rapprochements qui vont créer le sens. [...]
[...] En effet, c'est avant tout une forme plutôt qu'un sens. Valéry dans Commentaires de charmes explique pourquoi la poésie survit au temps et cela notamment par sa forme : c'est la forme qui ordonne et survit dans le langage poétique, au contraire de la prose qui est subordonnée à la transmission du sens. Le sens peut même être occulté comme dans le poème de Mallarmé, sonnet en yx : on peut très bien apprendre le poème sans voir la déconstruction du langage qui est mis en scène. [...]
[...] La poésie peut être poésie du réel, c'est le cas de la poésie engagée. Aragon par exemple donne à sa postface au Musée Grévin, le titre significatif de : De la réalité en poésie il s'oppose à la poésie pure de Valéry, dans le contexte de la guerre mondiale et de la résistance, qu'il compare à une fontaine froide Dans son poème J'écris dans un pays dévasté par la peste il utilise les vers, la poésie, cette beauté supérieure pour pousser un cri de colère et d'horreur face au nazisme. [...]
[...] Composition française : Ainsi le principe supérieure de la poésie est, strictement et simplement, l'aspiration humaine vers une beauté supérieure, et la manifestation de ce principe est un enthousiasme, une excitation de l'âme, - enthousiasme tout à fait indépendant de la passion et de l'ivresse du cœur, et de la vérité qui est la pâture de la raison. Charles Baudelaire, Notes nouvelles su Edgar Poe Dans l'histoire de la poésie et surtout au 19ème siècle, un lien entre le poème et le Beau a souvent été tissé. [...]
[...] Ainsi la poésie peut être didactique, matérialiser les idées les plus abstraites comme le fait Du Bartas dans La Sepmaine ou la création du monde. Enfin la poésie peut être à la recherche d'une autre vérité, elle peut révéler le monde. Baudelaire par ses synesthésies révèle l'analogie universelle cachée. Dans ses vers célèbres : il est des parfums frais comme des chairs d'enfants/ - Doux comme les hautbois, verts comme les prairies ( . ) Baudelaire associe deux sensations différentes, l'odorat et le touché, ce qui permet d'accéder à un au-delà du sensible. [...]
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