Bataille d'Hernani, guerre des romantiques, auteurs classiques, Victor Hugo, hypocrisie sociale, Marion de Lorme, renouvellement du théâtre, liberté de pensée, Honoré de Balzac, liberté littéraire
La censure est une pratique utilisée par des chefs d'État pour contrôler les idées trafiquées chez le peuple. Victor Hugo en tant qu'auteur subit cela comme une atteinte à sa liberté. Ainsi, son oeuvre déclenche un grand scandale autour d'elle que l'on appelle la "bataille d'Hernani". Anne Ubersfeld, critique et spécialiste du théâtre nous donne un nouveau point de vue selon lequel "la bataille d'Hernani est prévue et impliquée par la tactique de la censure". Cette idée prétend que la renommée et la légende littéraire de cette oeuvre sont don de la censure.
[...] Doña Sol est une jeune fille manipulée par les hommes. Alors qu'elle est présentée comme une figure faible, l'auteur lui donne une certaine force en acceptant son image de femme faible. Le roi est un coureur de jupons au début, un libertin imposant qui décide de changer en évoluant suivant sa nouvelle place hiérarchique. Il refuse donc de suivre ses passions et devient un personnage des plus justes. Il advient de même pour Hernani, le hors-la-loi qui contrairement aux classiques a un arbitre moral et s'avère être un grand d'Espagne. [...]
[...] En effet, quelques mois après la représentation de Hernani, le roi a dû abdiquer suite à la révolution de juillet pendant laquelle le peuple a revendiqué ses droits. La liberté littéraire et donc étroitement liée à la liberté politique. Nous pouvons voir cela dans les idées que l'auteur a introduites dans son œuvre. Hugo ayant pris ses distances avec la monarchie présente dans cette œuvre l'idéal de cette politique où le roi n'est digne de son trône seulement qu'après son élection et non héréditairement. [...]
[...] Enfin, l'auteur a mené sa bataille contre la censure jusqu'à la fin. Alors que les anciens pensaient que son seul but était de choquer, scandaliser et attirer de l'attention, Hugo donne une énorme valeur à ce que cette œuvre représente pour le renouvellement du théâtre et le bouleversement des règles anciennes. Pour cela, il se bat jusqu'à la restauration complète de son œuvre originale et obtient le rétablissement de toutes les parties censurées, comme les insultes vers le roi, et devient un véritable protecteur de la liberté de la pensée. [...]
[...] Les personnages y étaient ridicules, issus de la bourgeoisie et des gens du peuple avec un langage courant ou familier. Les personnages sont donc statiques et se caractérisent seulement de leur registre. La profondeur réalistique que Victor Hugo donne à ses personnages ne peut être clouée avec les règles classiques. Pour cela, il décide de faire ce mélange des deux registres grâce à laquelle la personnalité des héros est fluide et peut évoluer lorsque les registres se succèdent. Nous pouvons voir cette fluidité chez Don Ruy Gomez qui a des phases ridicules, mais le changement le plus phénoménal est la métamorphose de don Carlos en Charles Quint qui passe de roi violant et grotesque avec des scènes comiques, en Empereur bienveillant. [...]
[...] Enfin, Hernani, le hors-la-loi typiquement sans morale s'avère être un grand d'Espagne. Tout cela est la tentative de Hugo de montrer que la vérité et la beauté peuvent coexister. Ensuite, le mélange des genres et des registres sert un but plus large que juste le contenu de la pièce. Le théâtre classique a opéré avec une distinction très claire entre les genres et leurs caractéristiques. Les tragédies étaient réservées à l'élévation de l'esprit des spectateurs et mettaient en scènes des personnages nobles avec un langage soutenu. [...]
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