Marguerite Duras (née en 1914) a passé son enfance en Indochine. Sa mère, rapidement veuve, achète une propriété au Cambodge ; le vendeur l'ayant trompée, le terrain sera régulièrement inondé malgré les digues. En 1932, Marguerite Duras termine ses études en France, hésitant entre les mathématiques, le droit et les sciences politiques. Mais c'est sa vocation littéraire qui l'emportera, son premier roman étant publié en 1943: Les Impudents. Elle alterne ensuite romans (Moderato Cantabile, L'Amant), théâtre (L'Amante anglaise, L'Éden cinéma) et scénarios de films (Hiroshima mon amour, India Song).
Un barrage contre le Pacifique (1950) est un récit largement autobiographique : une mère et ses deux enfants, Suzanne et Joseph, survivent péniblement, après la destruction du troisième barrage construit pour endiguer les flots qui inondent leur propriété. Les deux adolescents essaient de gagner de l'argent. Suzanne accepte d'être courtisée par un homme qu'elle méprise et qui lui offrira un diamant. Ce bijou occupera la seconde partie du roman. Joseph veut fuir avec une riche Européenne, pendant que Suzanne trompe son ennui chez Carmen, une prostituée, ou au cinéma. Sa mère avait d'ailleurs été pianiste à l'Eden cinéma, pour tenter de survivre. Au-delà du destin de ces trois personnages, c'est toute la misère des paysans cambodgiens et les mesquineries du colonialisme que décrit Marguerite Duras.
Le texte se situe à la moitié du roman. Suzanne se réfugie dans un cinéma, car elle a l'impression que tous les hommes la dévisagent et elle a honte de ses habits démodés.
Romancière et scénariste, Marguerite Duras s'est toujours intéressée au cinéma. Un barrage contre le Pacifique, récit largement autobiographique publié en 1950, décrit le difficile passage à l'âge adulte de Suzanne : elle tente d'échapper à la misère de sa famille qu'ont ruinée les inondations, en fréquentant les salles de rêve que sont les cinémas de Saigon des années vingt. Dans ce passage, elle entre au cinéma pour fuir le regard des hommes et elle y trouve une compensation à toutes ses frustrations. Le texte est la description de la séance de cinéma qui suscite des sentiments intenses chez la spectatrice dont ne manque pas de se moquer l'auteur.
[...] Les deux adolescents essaient de gagner de l'argent. Suzanne accepte d'être courtisée par un homme qu'elle méprise et qui lui offrira un diamant. Ce bijou occupera la seconde partie du roman. Joseph veut fuir avec une riche Européenne, pendant que Suzanne trompe son ennui chez Carmen, une prostituée, ou au cinéma. Sa mère avait d'ailleurs été pianiste à l'Eden cinéma, pour tenter de survivre. Au-delà du destin de ces trois personnages, c'est toute la misère des paysans cambodgiens et les mesquineries du colonialisme que décrit Marguerite Duras. [...]
[...] Le cinéma est donc bien cette oasis début du texte et qu'explicite la suite de la phrase. Le cinéma est un lieu clos privilégié qui inverse les valeurs du mode ordinaire, faisant de l'artificiel la vérité. Le rythme de la quatrième et dernière phrase du second paragraphe est significatif : la répétition systématique (anaphore) de nuit relance le mouvement en l'amplifiant. L'obscurité du cinéma est marquée par les comparatifs de supériorité : plus vraie [ . plus ravissante, plus consolante plus généreuse, plus dispensatrice Le passage de ouverte à tous à offerte à tous opère un approfondissement du sens et confère sa dimension lyrique à ce passage au présent de vérité générale. [...]
[...] Romancière et scénariste, Marguerite Duras s'est toujours intéressée au cinéma. Un barrage contre le Pacifique, récit largement autobiographique publié en 1950, décrit le difficile passage à l'âge adulte de Suzanne : elle tente d'échapper à la misère de sa famille qu'ont ruinée les inondations, en fréquentant les salles de rêve que sont les cinémas de Saigon des années vingt. Dans ce passage, elle entre au cinéma pour fuir le regard des hommes et elle y trouve une compensation à toutes ses frustrations. [...]
[...] Exemple de construction par juxtaposition : Elle a [ . ] beaucoup d'argent. Elle voyage. C'est au carnaval de Venise». Marguerite Duras mentionne un premier plan qui suppose un arrière- plan, donc une technique de prise de vues, mais la technique n'est pas signalée pour elle-même. Ce détail excepté, les procédés cinématographiques ne sont pas explicités. La narration est simple : une femme fatale qui s'ennuie part à Venise où elle découvre enfin le véritable amour. C'est un scénario typique des films sentimentaux. [...]
[...] Les adverbes donnent une note ironique au propos. La richesse de la femme est signalée comme un élément conventionnel grâce à l'adverbe : Elle a naturellement beaucoup d'argent De même, la lanterne évidemment faite pour éclairer le baiser. À ces adverbes, caractéristiques d'une manière générale du style de Marguerite Duras, s'ajoute la formule : le canal qu'il faut La nécessité notée par le verbe a une valeur de parodie des chromos de l'époque : on attendait là ce canal. L'alternance des phrases courtes, voire nominales Foudre d'un tel baiser. [...]
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