L'extrait de L'Ensorcelée présenté ici fait partie d'un récit qui clôt le roman et qui retrace un épisode de la « légende » de l'abbé de la Croix-Jugan. Le prêtre, l'abbé de La Croix-Jugan, est un ancien chef chouan qui, après la défaite de l'insurrection qu'il dirigeait, se tira un coup de fusil en plein visage. Les Bleus achevèrent de le défigurer.
Jeanne est ensorcelée par ce prêtre inquiétant. Peut-être même, suggère le narrateur, sa passion folle est-elle due à quelque mauvais sort jeté par un de ces bergers sorciers qui errent sur la lande voisine. Il n'accorde aucune attention à la jeune femme, que l'on retrouve un matin noyée. Accident ? suicide ? assassinat ? Le doute subsiste. Quelques mois plus tard, l'abbé célèbre la messe de Pâques dans l'église de Blanchelande : une balle part de l'assistance ; le prêtre s'écroule sur l'autel, mortellement frappé. On ne saura jamais qui est l'assassin. Mais depuis, les paysans racontent que parfois, à minuit, l'abbé revient hanter son église. L'un d'eux rapporte ce qu'il a aperçu.
[...] Le contexte est favorable : l'église éclairée, la lande sauvage, la nuit. C'est là des éléments récurrents du fantastique, aussi bien dans les romans gothiques que dans les histoires ou les films de vampires. La présence solitaire du prêtre est mise en relief par des allusions à ceux qui habituellement auraient dû être là : répondant diacre choeuret La conséquence est, pour le narrateur, l'impression de se trouver face à un phénomène de dédoublement alors qu'il est seul. Le texte met en relief une horreur physique supérieure à celle qui était habituellement perçue plus horrible que . [...]
[...] mais il pleurait comme s'il avait été vivant ! C'est Dieu qui le punit, me dis-je, et quelle punition ! . Et les mauvaises pensées me revinrent : vous savez toutes ces affreusetés qu'on avait traînées sur la renommée de ce prêtre et de Jeanne le Hardouey. Sans doute qu'il était damné, mais il souffrait à faire pitié au démon lui-même. Vère ! par saint Paterne, évêque d'Avranches, c'était pis pour lui que l'enfer, c'te messe qu'il s'entêtait à achever et qui lui tournait dans la mémoire et sur les lèvres ! [...]
[...] Le prêtre, l'abbé de La Croix-Jugan, est un ancien chef chouan qui, après la défaite de l'insurrection qu'il dirigeait, se tira un coup de fusil en plein visage. Les Bleus achevèrent de le défigurer. Jeanne est ensorcelée par ce prêtre inquiétant. Peut-être même, suggère le narrateur, sa passion folle est-elle due à quelque mauvais sort jeté par un de ces bergers sorciers qui errent sur la lande voisine. Il n'accorde aucune attention à la jeune femme, que l'on retrouve un matin noyée. Accident ? suicide ? assassinat ? Le doute subsiste. [...]
[...] Un spectacle fascinant. Commentaire Celui qui parle est un paysan témoin d'une scène de caractère surnaturel puisqu'elle met en cause un mort, l'abbé lui-même. Retrouvant l'émotion et la peur qui l'ont assailli au moment de cette rencontre, le narrateur cherche à les retraduire en même temps qu'il souligne le caractère irrationnel, fantastique et effrayant de ce qu'il a vu. Le récit est ainsi caractérisé par un débit haché, de nombreuses interruptions, et l'expression constante de la surprise, de l'effroi et de la fascination. [...]
[...] Castex, Pierre-Georges, Anthologie du conte fantastique français. Caillois, Roger, Anthologie du fantastique. Vax, Louis, L'Art et la littérature fantastique. Extrait. Je ne me souviens pas, disait Pierre Cloud, d'avoir eu jamais bien grand'peur dans ma vie, mais cette fois j'étais épanté. J'entendais une voix qui me disait tout bas : En v'là assez, garçon et qui m' conseillait de m'en aller. Mais j'étais fiché comme un poteau en terre, à ce damné portail, et j'étais ardé du désir de voir . [...]
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