C'est au XIXe siècle que le mot « Manga » fut employé pour la première fois, par Katsuhika Hokusaï. Celui-ci fut inventé en assemblant deux caractères chinois, l'un se rapportant au dessin et l'autre à la dérision, en d'autres termes : la caricature. Depuis cette époque, le mot « Manga » désigne la nouvelle forme de la bande dessinée japonaise ; on pouvait déjà distinguer deux catégories : le Shôjo Manga (destiné aux filles), et le Shônen Manga (destiné aux garçons). Le Manga a connu un véritable essor au Japon grâce à une très forte demande du public à partir de 1945. Il avait pour but de créer une distraction bon marché pour une population sortant de la Seconde guerre mondiale. Mais ce succès n'aurait jamais existé sans Ozamu Tezuka qui créa Shin Takarajima, au format du manga que l'on connaît actuellement. L'engouement fut tel qu'il se vendit en 600 000 exemplaires en quelques mois.
En France, c'est par la télévision que l'on put découvrir des adaptations animées de mangas telles que Le roi Léo et Astro, à partir des années 70. C'est en 1980 que le phénomène de masse du manga fut lancé avec la diffusion de différentes séries destinées aux enfants. C'est à cette époque que nos dessins animés « cultes » ont débarqué tels que Goldorak, Candy, Albator et Capitaine Flam. Cependant il a fallu attendre 1989 pour voir l'apparition d'un manga sur support papier : Glénat traduit alors Akira juste après sa diffusion au cinéma.
Ensuite, l'apparition du Club Dorothée ne peut être mise à l'écart de l'explosion du manga en France. Nous pouvons dire que ce phénomène s'est amplifié avec l'œuvre de Akira Toriyama nommée Dragon Ball qui fut diffusée à la télévision et qui eut un succès incroyable. Glénat lança dans la même foulée la publication de cette série ainsi qu'une autre appelée Appleseed. Le phénomène manga continua sa route jusqu'en 1997 où la fin du Club Dorothée fut signé suite à la diffusion d'une série nommée Bersek. La sirène d'alarme avait déjà été tirée avec la série Ken : Le survivant où la violence était maîtresse dans les scènes de combat. Dès lors, Famille de France n'accepta plus la diffusion des mangas. La « fin » du manga en France fut inévitable à cause de la diffusion de ces deux séries du genre Seinen Manga, et ce par manque d'attention des directeurs de chaînes. Dès lors le mot « manga » n'avait plus qu'une connotation de violence et d'érotisme. Ensuite, seules les boutiques spécialisées dans l'import persistèrent dans ce milieu et les chaînes payantes reprirent très vite le monopole de diffusion. Dans un même temps, Glénat, ainsi que d'autres éditeurs, ne s'avouèrent pas vaincus et continuèrent leurs traductions. Cependant, ils furent plus pointilleux sur le contenu des séries, préférant les coups de cœur aux séries à succès. Le public français n'avait pas encore la maturité pour, mais certains passionnés persistaient.
Depuis quelque temps le manga ressurgit en masse, les librairies ne les exposent plus dans la réserve mais bien dans les rayons. Le manga s'impose de plus en plus en France. Ce phénomène n'est-il que passager ? La mentalité française aurait-elle évoluée ? Le manga a-t-il de l'avenir en France ?
[...] o Diversité Avec le manga, tout le monde peut trouver son compte. Ainsi, le Shôjo Manga, destiné aux filles, privilégie les histoires sur fond sentimental, le dessin des personnages y est très travaillé (mais souvent au détriment du décor Le Shônen Manga, qui est destiné plutôt aux garçons (de 10-20 ans), met en scène des quêtes initiatiques épiques, avec de l'humour et de la "baston" auquel le jeune lecteur pourra s'identifier. Ensuite, le Seinen Manga, orienté vers un lectorat plus adulte, traite souvent de sujets "tabous" avec des pointes de violence et/ou d'érotisme sans rentrer dans le détail, contrairement aux Hentai ou Ecchi. [...]
[...] Cependant, depuis quelques temps, on ne s'arrête plus à cet a priori superficiel et de plus en plus de personnes s'intéressent au contenu. Aussi particulier que soit ce dernier, il reste néanmoins important : tout comme la BD, le manga raconte. Ainsi, le manga est un tout, une sorte de concept narratif en lui-même. o Aspect de collection La collection est un phénomène de plus en plus répandu chez les fans français. Pourtant, le sort d'un manga au Japon, juste après avoir été lu, est d'être jeté ou abandonné sur le fauteuil du métro pour faire la joie du prochain voyageur. [...]
[...] Un quelconque changement de regard détermine l'esprit du personnage. Mais le regard n'est pas la seule particularité qui fait le manga, il possède de nombreux autres codes graphiques (traduisant l'énervement, la tristesse, la joie, la timidité, mais encore la vitesse, les zooms qui le rendent souvent semblable en certains points à un story-board de cinéma. En ce sens, le manga se voit doté d'un caractère vivant. En plus du graphisme, le support reste une donnée importante. En effet, il peut à lui seul modifier une atmosphère. [...]
[...] Le manga a-t-il de l'avenir en France ? Une renaissance actuelle Depuis quelques années, le manga a refait surface en France, et Internet est un des facteurs qui y a contribué. En effet, les amateurs de manga continuaient leur passion, et essayaient de faire découvrir le manga du mieux qu'ils pouvaient. Certains cherchaient à tout prix à redonner une image positive au manga, à le sortir du préjugé d'un dessin animé violent et érotique. À ce moment-là, l'expansion d'Internet prenait de l'ampleur en France. [...]
[...] o Effet de mode On dit souvent que le Manga est un phénomène de mode. En effet, quand un manga marche bien, on est vite inondé de produits dérivés en tous genres : les magasins d'import en jouent et dès lors, l'aspect commercial prime sur la qualité Figurines, posters, portes-clefs, ou même T-shirts, tout y passe ! Cependant, ce genre de phénomène est surtout constaté pendant la diffusion de la version animée de la série. Par ailleurs, il faut savoir que ce type de public ne représente qu'une minorité des amateurs de manga, et que beaucoup s'arrêtent à la série, sans s'attacher aux dérivés. [...]
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