Exposé de Critique littéraire européenne (Licence 3) consacré à l'avant-gardisme. Il porte sur une étude approfondie de trois oeuvres, Tuons le clair de lune de Filippo Tommaso Marinetti, Manifeste du surréalisme d'André Breton et Dada est tatou, tout est dada de Tristan Tzara.
[...] Breton dévoile les secrets de l'art magique surréaliste :"Faites abstraction de votre génie, de vos talents et de ceux de tous les autres. ( . Pour les surréalistes la dimension ludique est centrale: "C'est en cela que réside, pour la plus grande part, l'intérêt du jeu surréaliste" (p.41). La libération de la pensée passe par des séances de sommeil hypnotique dans lesquelles le plus célèbre d'entre eux, Robert Desnos excelle dans son art poétique. Les mots résonnent et se teintes de la toute puissance du rêve. [...]
[...] Marinetti fait l'apologie des foules, des révolutions, des industries lourdes, des paquebots et des avions, de tous les signes de la modernité. Le monde futuriste doit être peuplé de fou ce qui rejoint sous ce rapport de surréalisme. La guerre n'est pas seulement celle qui se profile à l'horizon de l'Europe en 1914, c'est avant tout une guerre verbale au langage incisif, celle-ci doit permettre la"Fonte d'un nouveau globe solaire"; "Tourbillons de poussière agressive, aveuglante fusion de souffre, de potasse et de silicates pour les vitraux de l'Idéal ! . Fonte d'un nouveau globe solaire ! . [...]
[...] Mouvement de contestation, le but est de faire une guerre des mots qui choquent. Le pessimisme profond laisse déjà transparaître la condition du monde qui porte en germe la guerre. Les futuristes exaltent la beauté de la vitesse, une automobile plus belle que la Victoire de Samothrace. La poésie doit être un assaut violent. "Nous voulons glorifier la guerre, seule hygiène du monde, le militarisme, le patriotisme, le geste destructeur des anarchistes, les belles Idées qui tuent, et le mépris de la femme" (p.12). [...]
[...] Après cela nous est projeté comme une explosion de reniement, tout ce sur quoi s'appuie la société lui est arrachée, l'homme est incapable de raison, la sagesse n'existe pas, pas plus que la logique, il n'y a pas de morale, pas de bon sens. Il est temps de ne plus considérer le passé comme une référence, l'homme ne peut rien y trouver qui puisse le guider désormais, dada s'oppose à tout, tout ce qui permettait a la bourgeoisie de se créer un univers stable, sans toutes ces valeurs, il cherche à déstabiliser et ne souhaite pas instaurer d'ordre. Il ne doit plus jamais y avoir une sentence à laquelle chacun obéit aveuglement, il est temps pour tous de s'assumer, de faire ses choix. [...]
[...] Jean Harp déclara : "C'est une poésie qui sort des instincts. Rien ne doit l'empêcher, la contrecarrer, ni le postillon de Longjumeau, ni l'hexamètre, ni la grammaire, ni l'esthétique, ni Bouddha, ni le sixième commandement. Le poète cire, vocifère, soupire, bégaie comme cela lui chante." Pour Tzara un mot n'est pas capable de provoquer quoi que ce soit chez celui qui l'entend, grâce aux onomatopées, c'est là qu'il va être capable de ressentir. Il dit : on ne construit pas sur un mot la sensibilité ; toute construction converge à la perfection qui ennuie, idée stagnante d'un marécage doré, relatif produit humain Toute idée de langage est donc bien remise en question, tout disparaît. [...]
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