"Hâtons-nous de rendre la philosophie populaire. Si nous voulons que les philosophes marchent en avant, approchons le peuple du point où en sont les philosophes" cette citation extraite des Pensées philosophiques de Diderot, empreinte de l'esprit des Lumières, rappelle deux aspects fondamentaux de ses écrits:
-le premier est la valeur pédagogique de ceux-ci. De tout temps, l'auteur a eu à cœur de répandre la connaissance dans toutes les classes de la population. Cela a commencé avec l'emblématique projet de l'Encyclopédie, symbole de la transmission du savoir et s'est poursuivi par la suite dans l'ensemble de son œuvre.
-le deuxième aspect est l'humilité de Diderot ainsi que la foi considérable qu'il a en l'humanité. Celui-ci sait pertinemment que la philosophie est une discipline complexe, mais là où certains auraient jugé que seule une élite serait capable de s'atteler à une telle tâche, l'humaniste a estimé que chacun avait la possibilité d'apporter sa contribution et de faire ainsi progresser la connaissance.
Par son œuvre, Diderot donne une nouvelle vision d'un principe qui se trouve au centre de la notion d'auteur, à sa base même, puisqu'il en est l'étymologie, celui d'autorité. A l'origine celui qui écrit le fait parce qu'il a quelque chose à transmettre, susceptible d'intéresser d'autres personnes, un savoir, une expérience que certains n'ont pas, qui lui confèrent ainsi une légitimité, la légitimité pour écrire et dispenser son savoir, donc l'autorité. Diderot modifie considérablement cette idée. Comme il le dit lui-même, il n'écrit pas pour fournir un savoir, une réponse :
« On doit exiger de moi que je cherche la vérité, non que je la trouve »
Il écrit pour montrer au lecteur un raisonnement en cours d'élaboration, une recherche, pas un produit fini. Il renonce par là même à une complète autorité pour créer une œuvre ouverte dans laquelle il va transmettre le relais à ses lecteurs, afin que d'autres personnes puissent à leur tour apporter leurs propres réponses.
[...] ] Diderot, la figuration du philosophe, p Ceci n'est pas un conte, p.125. C'est également le cas dans Supplément au voyage de Bougainville. [11]Madame de la Carlière, p147. Le rêve de d'Alembert, p.90. Id., p.88. Supplément au voyage de Bougainville, p.147. Id, p.151. Ceci n'est pas un conte, p.132. [...]
[...] Il ne les camoufle pas, bien au contraire, il faut que le lecteur puisse apprendre grâce à elles. Libérer le lecteur c'est lui apprendre à réfléchir mais surtout l'affranchir de toute autorité, or de quelle plus éclatante manière pouvait- il nous prouver que c'était là son but ultime, qu'en nous affranchissant de la sienne en priorité ? Diderot a renoncé au plaisir de se mettre en valeur, a fui la tentation de flatter son ego et s'est montré humble, il a aussi, rappelons-le, mis sa vie en péril pour transmettre ses idées Tant de sacrifices, pour espérer voir un jour l'humanité progresser et s'éclairer enfin de l'Esprit des Lumières. [...]
[...] Autorité et pédagogie dans les contes de Diderot "Hâtons-nous de rendre la philosophie populaire. Si nous voulons que les philosophes marchent en avant, approchons le peuple du point où en sont les philosophes"[1] cette citation extraite des Pensées philosophiques de Diderot, empreinte de l'esprit des Lumières, rappelle deux aspects fondamentaux de ses écrits: -le premier est la valeur pédagogique de ceux-ci. De tout temps, l'auteur a eu à cœur de répandre la connaissance dans toutes les classes de la population. [...]
[...] Le philosophe lui montre que la complexité se cache souvent sous des dehors de simplicité, il l'instruit sur des sujets qui sont peu connus de lui, il lui apprend à raisonner, à ne pas se précipiter, à ne pas se laisser porter par l'opinion. Ce personnage détient l'autorité par son caractère mais également par sa fonction, celle de conteur. Il instruit son interlocuteur par son conte tout comme Diderot instruit le lecteur par le sien, les deux univers se superposent. [...]
[...] Bien entendu, tout cela est assez peu crédible, c'est ce qui nous permet de comprendre que le personnage du docteur Bordeu vient prendre la suite de celui de Diderot, jouant le même rôle, défendant les mêmes idées. Par ce nouveau personnage, Diderot met en exergue l'aspect scientifique de son raisonnement, reposant sur des faits et non sur des vues de l'esprit, précis, raisonné il n'y a donc aucune différence entre un médecin qui rêve et un philosophe qui veille Le docteur est également le personnage idéal pour soutenir les théories mécanistes avancées dans ce texte. Il apporte également une caution scientifique à ce qui est dit, rendant toutes les explications d'ordre biologique d'autant plus crédibles. [...]
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