D'origine néerlandaise, Johan Huizinga centralise l'approche de ses travaux sur le Moyen Age. En effet, à partir de 1905, il enseigne en histoire du Moyen Âge et de la Renaissance. En 1919, il publie l'Automne du Moyen Age (Herfsttij der Middeleeuwen), sous-titré Etudes sur les formes de vie et de pensée aux xive et xve siècles en France et en Hollande. Cet ouvrage en propose une lecture novatrice et pleine des intuitions que vont développer les historiens médiévistes du XXème siècle. Il décrit le Moyen Âge tardif comme une période pessimiste et décadente et non pas comme celle d'une renaissance. Pour ce faire, Huizinga analyse les idées, les rêves, les émotions, les images produites durant cette période. Ses études se distinguent par l'extrême attention de son auteur à présenter fidèlement et précisément les faits, mais également à présenter la vie culturelle dans une langue riche aux qualités littéraires. Il se consacre à l'ébauche d'une histoire des mentalités et des sensibilités de l'époque, courant associé à l'École des Annales. La thèse centrale du livre avance que les XIVème et XVème siècles constituent le crépuscule de cette civilisation.
[...] L'automne du Moyen Age de Huizinga Sommaire I. Johan Huizinga II. L'automne du Moyen-âge Chapitre I : L'âpre saveur de la vie Chapitre II : L'aspiration vers une vie plus belle Chapitre III : La conception hiérarchique de la société Chapitre IV : L'idée de chevalerie Chapitre V : Le rêve d'héroïsme et d'amour Chapitre VI : Ordres de chevalerie et vœux Chapitre VII : Importance de l'idée chevaleresque dans l'art militaire et dans la politique Chapitre VIII : L'amour stylisé Chapitre IX : Les conventions amoureuses Chapitre X : Le rêve de vie idyllique Chapitre XI : La vision de la mort Chapitre XII : La pensée religieuse se cristallise en images Chapitre XIII : Types de vies religieuses Chapitre XIV : Emotions et phantasmes religieux Chapitre XV : Le symbolisme à son déclin Chapitre XVI : Vers l'abandon des images Chapitre XVII : Les formes de la pensée reflétée dans la pratique Chapitre XVIII : L'art et la vie Chapitre XIX : Le sentiment esthétique Chapitre XX : Le verbe et l'image I Chapitre XXI : Le verbe et l'image II Chapitre XXII : L'avènement de la forme nouvelle I. [...]
[...] La rhétorique vient alors compenser l'apathie des idées. Chapitre XXI : Le verbe et l'image II Dans ce second chapitre qui traite du rapport entre art et littérature, Huizinga s'applique à revaloriser les mérites du verbe dont l'expression excelle dans le domaine du comique, du sentimental, de l'érotique. En effet, l'art du poète prime sur celui du peintre dans le registre comique. Si la peinture veut faire sourire, elle est cantonnée à la caricature. Alors que la littérature excelle dans le bas-comique et tout particulièrement dans l'ironie qui confère un statut raffiné à la production littéraire. [...]
[...] Ce constat de stagnation qui menace la création artistique de sombrer dans la décadence annonce le renouveau que promet la Renaissance. Chapitre XXII : L'avènement de la forme nouvelle Huizinga s'insurge contre l'idée selon laquelle les mentalités auraient basculé soudainement du Moyen Age à la Renaissance. La transition se fit en douceur. Ce dernier chapitre s'applique ainsi à retracer l'avènement de la Renaissance en France après avoir pris soin de brosser un tableau général de l'état de la pensée et de la société médiévale au XVème siècle, qui restent encore fortement empruntes de mélancolie et de pessimisme. [...]
[...] Le Roman de la Rose, la symbolique des couleurs, la joaillerie, les jeux de société influencent alors de manière notable l'imagination du champ amoureux. Même si nous ne pouvons nous baser que sur la littérature pour en déduire ces comportements qui régentaient les rapports amoureux de la vie au Moyen Age, il n'en demeure pas moins que l'aristocratie a cherché à leurs appliquer le code courtois. Il n'est pas seulement usité pour servir le rêve idéal d'un amour fictionnel. A titre d'exemples, Huizinga convoque le Livre du Voir-Dit de Guillaume de Machaut dont il fait le synopsis. [...]
[...] En effet, les écrits nous donnent à lire un Moyen Age où règne la cruauté et la violence. Seule peut-être la cour est-elle épargnée par cette condamnation à l'abîme de l'ombre. En revanche, la perception est radicalement différente dans les arts plastiques puisque du Moyen Age semblent rayonner la beauté et la sagesse. Sur quelle interprétation faut-il alors baser sa connaissance d'une époque ? Selon Huizinga, nous ne pouvons accorder le même crédit à l'art et la littérature. En effet, l'auteur souligne l'écueil de l'art qui n'aboutit qu'à une connaissance partiale et indirecte de la vie. [...]
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