Automne malade est un poème d'inspiration rhénane écrit à Munich, peut-être en 1902. Apollinaire a fait de l'automne, saison souvent associée au temps qui passe et à la mort, sa saison favorite. Il écrit dans Signes : « Je suis soumis au chef signe de l'Automne ». Le thème apollinarien de l'automne est présent dans de nombreux poèmes d'Alcools : Automne, Rhénane d'automne, Les colchiques, cor de chasse, Vendémiaire, Marie. [forme] Automne malade se présente sous la forme de quelques strophes en majorité composée de vers libres, librement assemblés et rimés ; [matière] c'est une déclaration d'amour du poète à l'automne. [caractérisation] L'automne a inspiré des générations de poètes : sur un thème traditionnel depuis le romantisme et Baudelaire, Apollinaire invente une expression poétique personnelle et moderne, entre compassion et humour.
[annonce du plan]
Nous nous intéresserons à la temporalité hétérogène du poème, puis au mélange d'émotion et de badinage, et enfin aux différentes facettes de la mort, telles qu'elles apparaissent dans Automne malade.
[...] Le télescopage des temps Mais au-delà du thème classique de la fuite du temps, Apollinaire suggère dans Automne malade une temporalité plus perturbée, un télescopage des temps. L'automne dont il est question n'est pas seulement une saison ordinaire ; c'est aussi le lieu abstrait où se rencontrent et se heurtent de manière presque instantanée été et hiver, en même temps que passé, présent et futur. Toute logique temporelle s'efface au profit d'un temps paradoxal et kaléidoscopique. Ainsi la maturité (ici représentée par les fruits mûrs devient source de mort : Pauvre automne Meurs en blancheur et en richesse De neige et de fruits mûrs Dans ces trois vers, la neige et la profusion estivale des fruits mûrs se rencontrent, comme si la mort de l'automne était située non seulement à sa fin, mais avant son début. [...]
[...] Automne malade Automne malade et adoré Tu mourras quand l'ouragan soufflera dans les roseraies Quand il aura neigé Dans les vergers Pauvre automne Meurs en blancheur et en richesse De neige et de fruits mûrs Au fond du ciel Des éperviers planent Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines Qui n'ont jamais aimé Aux lisières lointaines Les cerfs ont bramé Et que j'aime ô saison que j'aime tes rumeurs Les fruits tombant sans qu'on les cueille Le vent et la forêt qui pleurent Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille Les feuilles Qu'on foule Un train Qui roule La vie S'écoule Apollinaire Alcools Automne malade Plan du commentaire composé Introduction 1.La temporalité a. L'écoulement inéluctable du temps b. Le télescopage des temps c. L'automne, saison mentale 2.Entre émotion et humour a. La compassion à l'égard de l'automne personnifié b. La virtuosité ludique des effets sonores c. L'humour 3.Les facettes de la mort a. [...]
[...] 2.Entre émotion et humour Automne malade est un poème profondément original, dont le ton mêle émotion et humour, sérieux et badinage. a. La compassion à l'égard de l'automne personnifié Le poète manifeste de la compassion à l'égard de l'automne personnifié ; cette personnification est perceptible dès le titre du poème (Automne malade). La saison est assimilée à un être souffrant, condamné à plus ou moins longue échéance : le poète interpelle l'Automne sur un ton de pitié : pauvre automne/Tu mourras quand l'ouragan soufflera dans les roseraies certains termes parsemés dans le poème constituent un champ lexical de la douleur et de la mort : malade, mourras, pauvre, meurs, pleurent, larmes. [...]
[...] La pulsion de mort c. La mort prématurée Conclusion Introduction [intro de l'intro] Automne malade est un poème d'inspiration rhénane écrit à Munich, peut-être en 1902. Apollinaire a fait de l'automne, saison souvent associée au temps qui passe et à la mort, sa saison favorite. Il écrit dans Signes : Je suis soumis au chef signe de l'Automne Le thème apollinarien de l'automne est présent dans de nombreux poèmes d'Alcools : Automne, Rhénane d'automne, Les colchiques, cor de chasse, Vendémiaire, Marie. [...]
[...] Conclusion Automne malade est un poème mélodieux et sonore, qui mêle le badinage au sérieux, l'émotion au sourire. L'automne, personnifié en malade condamné, est l'objet d'une déclaration d'amour ambiguë : le poète affirme son affection pour cette saison, mais cette affection a quelque chose de trouble, d'un peu morbide. Ce qu'Apollinaire aime en l'automne, c'est la rencontre de la vie et de la mort, de la richesse des fruits et de la stérilité de la neige ce qu'il y aime aussi, c'est la perte inévitable, la fin inévitable d'une vie qui s'écoule comme un train/Qui roule Romantique par son thème et certaines de ses idées, Automne malade est simultanément un poème cubiste, au sens qu'Apollinaire a donné à ce mot ; le cubisme, c'est l'art de peindre des ensembles nouveaux empruntés non à la réalité de vision, mais à la réalité de connaissance. [...]
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