Dissertation de Littérature permettant de résumer l'essentiel à savoir sur l'autobiographie en analysant les principales autobiographies (Rousseau : Confessions ; Montaigne, Essais ; Chateaubriand, Mémoires d'outre tombe ; Georges Perec, W ou le souvenir d'enfance ; Michel Leiris, L'Age d'homme...
[...] Ce faisant, Valéry pense aussi en homme de son siècle, s'inspirant indirectement des théories de Sigmund Freud (=l'inventeur de la psychanalyse) sur le moi et l'inconscient. Son affirmation en apparence provocatrice a pu être justifiée par l'examen de divers textes autobiographiques : le véritable moi reste inaccessible ou indicible malgré les efforts des auteurs pour rendre compte en toute sincérité de leur expérience. Cependant ces reconstructions fantasmatiques, qu'on pourrait appeler des autofictions (selon le terme de Serge Doubrovski, un universitaire) se révèlent riches de sens non seulement pour leurs auteurs mais aussi pour le lecteur qui y projette ses propres interrogations. [...]
[...] De surcroit, en cherchant à persuader le lecteur de son innocence et de sa bonté fondamentales, Rousseau fait de son propre exemple la défense et l'illustration de sa théorie anthropologique comme le suggère la deuxième phrase du livre : je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme ce sera moi L'autobiographie serait ainsi le miroir ou le laboratoire de l'humanité et non seulement d'individu. Conclusion : On peut admirer la lucidité sans concession de Paul Valéry qui discrédite la littérature de confessions à un moment où elle n'est encore représentée que par des auteurs consacrés. [...]
[...] III- Le mentir-vrai de l'autobiographie 1/la fiction de soi, instrument d'une construction identitaire Si le véritable vrai reste nul, ou informe, et, en général indistinct comme l'affirme Valéry, la fiction induite par l'écriture autobiographique peut suppléer ces défaillances et répondre autrement à l'insatiable désir de vérité sur soi. L'exemple le plus magistral à cet égard est sans doute W ou le souvenir d'enfance de George Perec. Je n'ai pas de souvenirs d'enfance affirme d'emblée l'auteur que la Shoah a rendu orphelin. [...]
[...] Or, Paul Valéry affirmait dans un écrit sur Stendhal recueilli dans Variété : qui se confesse ment et fuit le véritable vrai, lequel est nul, ou informe, et en général, indistinct. la formule qui a le côté redondance le véritable vrai implique qu'il y aurait une vérité illusoire tandis que l'authentique vérité (du moi, des faits, du passé serait insaisissable puisque inconsistante voire inexistante. La confession autobiographique est-elle toujours un mensonge délibéré ? La vérité sur soi est-elle à ce point inaccessible au langage ? [...]
[...] Si la littérature de confession se détourne à ce point du véritable vrai comme l'affirme Valérie, est-elle pour autant méprisable ? N'a-t- elle pas d'autres enjeux que la quête d'une vérité irréfutable. II-Les bénéfices secondaires de la confession 1/Une autojustification en quête d'absolution Dans la préface à l'Age d'Homme, Leiris écrit : ce que je méconnaissais, c'est qu'à la base de toute introspection il y a goût de se contempler et qu'au fond de toute confession il y a désir d'être absous Ainsi la confession autobiographique, aussi profane fût-elle, aurait la même finalité que le rituel religieux du même nom, même si l'absolution est attendue de soi-même et du lecteur plutôt que de Dieu. [...]
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