L'autobiographie est un genre littéraire présentant un caractère qui peut paraître paradoxal, c'est un récit de vie personnelle et donc privée qui s'offre au public. L'auteur qui se livre « tout entier et tout nu » (Montaigne) a une intention profonde de sincérité matérialisée par le Pacte autobiographique, étudié par Philippe Lejeune. Presque toutes les autobiographies accordent une large place aux souvenirs de jeunesse. On peut alors s'interroger sur les intérêts que revêtent ces souvenirs. Les raisons qui poussent quelqu'un à publier son autobiographie sont de deux types : les unes concernent la relation que l'écrivain entretient avec lui-même, les autres sa relations avec lecteur. Nous verrons dans un premier temps la recherche du temps et des paradis à jamais perdus puis nous étudierons l'hommage ou la revanche de l'enfant face aux parents et enfin nous montrerons que l'enfance est une période de construction de l'adulte.
[...] Le souvenir du visage gris [ ] ne me quitta plus jamais L'autobiographe peut aussi exprimer le besoin de laisser un autoportrait pour les générations futurs, qu'il juge plus fidèle que ceux que d'autres ont pu dresser de lui, s'il pense avoir été mal jugé par ses contemporains intérêt historique, témoin d'une époque Le lecteur peut rechercher des renseignements sur une époque, une culture, une région Les souvenirs de jeunesse revêtent alors un intérêt historique. L'autobiographe est le témoin d'une époque révolue. Les Confessions de Rousseau par exemple ne nous proposent pas simplement l'autobiographie d'un solitaire : elles nous fournissent également un témoignage irremplaçable sur la vie intellectuelle au siècle des Lumières. Romain Gary dans la Promesse de L'aube décrit très bien la France Libre et résistante de 1940-1941. [...]
[...] L'autobiographie (qu'elle soit romancée ou non) est alors un moyen d'exprimer ce que l'enfant gardait ou fond de son être, cela permet de ne pas laisser enfouies une rancœur ou une souffrance d'autant plus douloureuses qu'elle est ancienne 2.3 présentation aux adultes d'une image d'eux-mêmes pour leur rappeler le monde des enfants les adultes assez souvent ne se rendent pas - ou plus - compte de l'impact que leur attitude peut avoir sur un enfant et ils ont oublié comment de petits faits peuvent le marquer. Ils voient le monde avec leurs yeux de grandes personnes, en oubliant le monde enfantin. L'autobiographe qui relate son enfance rappelle au lecteur cette vision du monde qui a été autrefois le leur et en même temps leur tend un miroir. De la contemplation de cette image, ils doivent tirer des conclusions. [...]
[...] La mauvaise foi, chez Sartre par exemple, sera alors employée tout au long de l'autobiographie le rôle cathartique : un fardeau qu'on évacue Le patient du psychanalyste raconte plus particulièrement son enfance pour se guérir, pour retrouver des souvenirs enfouis et se décharger de ce fardeau qui l'inhibe, de même l'autobiographe devient son propre analyste : Nathalie Sarraute déroule son autobiographie à deux vois, la deuxième jouant le rôle de sa conscience qui aide la narratrice à faire revenir à la surface des souvenirs parfois douloureux : c'est de toi que me vient l'impulsion, depuis un moment déjà tu me pousses L'autobiographie joue alors un rôle cathartique, exorcise de mauvais souvenirs, dont l'auteur se trouve désormais déchargé. Le moi apparaît comme un tout complexe, sujet à de brutales oscillations de jugements de valeur (autojustification, auto-accusation). [...]
[...] Presque toutes les autobiographies accordent une large place aux souvenirs de jeunesse. On peut alors s'interroger sur les intérêts que revêtent ces souvenirs. Les raisons qui poussent quelqu'un à publier son autobiographie sont de deux types : les unes concernent la relation que l'écrivain entretient avec lui- même, les autres sa relations avec lecteur. Nous verrons dans un premier temps la recherche du temps et des paradis à jamais perdus puis nous étudierons l'hommage ou la revanche de l'enfant face aux parents et enfin nous montrerons que l'enfance est une période de construction de l'adulte. [...]
[...] Ce sont le plus souvent des traumatismes, physiques ou affectifs, qui ont marqué cette période de formation de l'adulte. Sartre a été victime de l'indifférence de camarades de son âge ce qui a provoqué une forte dévalorisation de lui- même, autant physique que psychologique, après s'être fait un quelque sorte un hommage personnel (on observe une palinodie). Chez Rousseau l'introspection tend à une démarche psychanalytique. Avant Sigmund Freud, il souligne l'importance de l'enfance dans la formation sensible et sociale de l'individu. [...]
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