Énoncé du sujet et problématique : crée-t-on une oeuvre sous l'emprise d'une inspiration (c'est-à-dire sous sa dépendance) ou à force de travail ? Une telle question se complique si l'on considère qu'il y a différentes acceptions possibles du concept d'inspiration : on peut être inspiré par un esprit supérieur (de manière surnaturelle, divine) ou s'inspirer d'artistes ou d'oeuvres antérieures, de l'actualité, de la nature ou de la réalité, de sa vie (...)
[...] Comme ils n'avaient pas eu beaucoup le temps de travailler avant ce jeune âge, n'est-ce pas la preuve qu'ils sont l'intermédiaire d'un génie supérieur ? conclusion-transition : on trouve finalement assez peu de véritables arguments à l'appui d'une inspiration subie, d'une inspiration sous l'emprise de laquelle se trouve l'artiste, passif et soumis, mais beaucoup d'arguments d'autorité et d'exemples d'œuvres qui sont prétendument écrites de la sorte ; or nous n'avons guère de preuves réelles de cela. En revanche, n'y a-t-il pas beaucoup de témoignages d'artistes eux-mêmes contre une telle inspiration et d'exemples très nombreux 4 d'œuvres laborieusement créées ? II. [...]
[...] Du vin et du haschisch (titre d'un poème des Fleurs du Mal) : à ces poisons est confiée la mission de dilater les sens et d'« exalter l'âme, mais Baudelaire ne fut ni un ivrogne ni un drogué et surtout ces moyens dangereux ne sont que des auxiliaires de l'inspiration (le moyen d'une désinhibation) et ne la remplacent pas. À la question La création littéraire est-elle gouvernée par l'auteur, qui définirait clairement ses buts et ses moyens, ou instinctive, œuvre d'un génie inspiré ? [...]
[...] Je suis resté si longtemps assis que c'est à peine si je puis retirer de dessous le bureau mes jambes ankylosées. On retrouve cette idée les Surréalistes avec l'écriture automatique. Cf. le Manifeste du Surréalisme (1924) d'André Breton : Faites-vous apporter de quoi écrire, après vous être établi en un lieu aussi favorable que possible à la concentration de votre esprit sur lui-même ( . Écrivez vite sans sujet préconçu, assez vite pour ne pas retenir et ne pas être tenté de vous relire. [...]
[...] Dans la Bible, Ézéchiel XI : L'esprit de l'Éternel tomba sur moi et me dit : dis Idée plus générale que tout ce qui nous arrive est voulu par Dieu. Cf. la Pentecôte descente de l'Esprit Saint sur les apôtres pour qu'ils diffusent la parole de Dieu), cf. aussi Moïse sur le Sinaï qui reçoit le Décalogue (les dix commandements) comme le lui enjoint Dieu de le faire dans l'« Exode XXIV : Monte vers moi sur la montagne, et reste-là ; je te donnerai des tables de pierres, la loi et les ordonnances que j'ai écrites pour toi. [...]
[...] Ainsi Stendhal s'est inspiré de l'histoire d'Antoine Berthet, condamné à mort par les assises de l'Isère et exécuté en février 1828, pour tentative de meurtre sur la personne de Mme Michaud, chez qui il avait été précepteur. Il écrit ainsi Le Rouge et le Noir. Le Colonel Chabert se fait l'écho de l'expérience personnelle de Balzac comme saute-ruisseau. Pour illustrer cette inspiration balzacienne de la réalité de son époque, on peut citer son affirmation dans l'Avant-Propos (1842) à La comédie humaine : La société française allait être l'historien, je ne devais être que le secrétaire. 8 CONCLUSION : L'artiste n'est pas sous l'emprise d'une inspiration surnaturelle, mais a recours à des sources d'inspiration. [...]
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