Il y a plusieurs manières d'entendre l'artificialité du plaisir. Terme péjoratif à première vue, il s'oppose à la nature, équivalent à un voile, un masque, et il marque l'éloignement pris par rapport à une origine pure, authentique du plaisir.
Chez Epicure, l'artificialité du plaisir correspond aux plaisirs vains. C'est-à-dire les plaisirs créés par la civilisation, par l'opinion et qui n'ont aucun objet effectif donc pas de satisfaction possible. Chez Platon, ce sont les faux plaisirs.
[...] Car toute volonté doit avoir du goût pour se déployer. Un vouloir abstrait est ineffectif, il faut une énergie qui nous pousse. Si la moralité n'était qu'une théorie, alors nous nous vautrions dans le plaisir ! Kant va essayer de résoudre ce paradoxe, cette tension. C'est en fait la dignité et la liberté qui vont être le moteur de la volonté. Ils vont conduire à une réconciliation avec nous-mêmes et ainsi nous faire éprouver du contentement. La satisfaction morale : dignité et liberté La satisfaction (bonheur et plaisir) ne parvient ni à définir le Bien, ni à constituer la détermination qui pousse à vouloir le Bien. [...]
[...] Est-ce qu'il y a quelque chose d'une communion, d'un plaisir partagé ? Rousseau montre qu'un rassemblement est un mouvement ne produisant pas forcément de l'unité, du Bien commun, c'est simplement un processus de l'addition. En fait, les hommes ne deviennent que dépendants les uns des autres, car ils ont le désir de plaire et donc du regard des autres. Il y a une instrumentalisation des autres pour s'aimer soi-même (libido dominante). Rousseau distingue amour propre et l'amour de soi. Amour de soi : passion instinctive, œuvre de la nature, qui nous commande d'avoir pour nous de l'amour pour notre conservation. [...]
[...] Opposition totale avec les Grecs qui confondaient le Bon et le Bien, la dimension morale et la dimension bonheur. Une convertibilité existait entre vertu et bonheur. C'est selon les Grecs parce qu'on était vertueux qu'on était heureux. Or pour Kant, la bonne volonté n'est pas forcément heureuse. La moralité ne garantit pas nécessairement une vie de satisfaction. Il y a donc une véritable redéfinition du souverain Bien par Kant. La moralité ne s'adresse pas à l'homme sensible, mais à l'homme raisonnable en nous. [...]
[...] La bonne volonté est celle qui est capable de ne pas répondre aux sollicitations de la satisfaction. Kant montre que si le bonheur était la fin suprême de notre dimension humaine, nous n'aurions alors à nous servir que de notre instinct ou de la raison dans sa dimension du calcul, de l'intérêt. Or l'homme est plus que l'instinct ou la rationalité. L'homme possède en effet une autonomie. Par ailleurs, le fait de se sentir coupable montre bien que nous ne sommes pas seulement des êtres de raison et d'instinct. [...]
[...] Cet acte est honnête, mais peut être dépourvu de valeur morale. Et même à supposer que le commerçant soit vraiment honnête, qu'il ne soit pas poussé par un intérêt, il n'est pas évident que cet acte fait conformément au devoir soit un acte moral. Kant distingue l'acte fait conformément au devoir et l'acte fait par pur devoir. Dans le premier cas, c'est un acte dans lequel le sujet applique les commandements du devoir d'une façon mécanique, selon un enseignement, il est immoral, car peut-être déterminé par une cause sensible (crainte). [...]
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