Dissertation sur l'art poétique ayant pour sujet : "La poésie est à la fois Musique, Statuaire, Peinture, Eloquence; elle doit charmer l'oreille, enchanter l'esprit, représenter les sons, imiter les couleurs, rendre les objets visibles, et exciter en nous les mouvements qu'il lui plaît d'y produire; aussi est-elle le seul art complet, nécessaire, et qui contienne tous les autres." Dans quelle mesure cette définition de la poésie, formulée par le poète parnassien Théodore de Banville, s'applique à l'art verlainien ?
[...] Théodore de Banville a écrit à Théophile Gautier un poème où le premier quatrain était le suivant: Quand sa chasse est finie le poète oiseleur manie l'outil du ciseleur Le poète parnassien se considère donc comme un orfèvre, un ciseleur de mot. Cette définition de Théodore de Banville, en fait, n'est pas très éloignée des poètes n'appartenant pas à l'école parnassienne. Il est fréquent de déceler chez tel ou tel écrivain des tournures ou procédés récurrents chez Théodore de Banville. Même si la musique et la peinture occupent une place importante dans la structuration de telles œuvres, l'éloquence et la statuaire ne sont pas à dénigrer. [...]
[...] Beaucoup d'images ont dans la poésie de Baudelaire, une originalité, une ampleur et une densité extraordinaire. Souvent le poète donne une personnalité à des abstractions. Il décrit avec un grand pouvoir d'évocation, des paysages lointains (Parfum exotique), irréels ou macabres (la Servante au grand cœur) ; il transpose des états d'âme, substitue une représentation visuelle à une autre, résume l'œuvre entière d'un peintre en un paysage imaginaire et synthétique. La musique est l'élément même qui rythme le poème et le fait vivre. [...]
[...] Dans le Lac de Lamartine, on trouve deux figures de style très importante. Il y a l'allégorie temps oiseau tout au long du poème. On remarque aussi la métaphore filée du temps assimilé à l'océan des âges donne en comparaison de la petitesse du lac, une impression d'immensité, d'infini. Lamartine affectait un mépris de grand seigneur pour la technique et le travail des vers. En fait, comme la plus part des écrivains, il n'écrit ses poèmes qu'après réflexion et correction. [...]
[...] Ainsi, les sentiments font varier les couleurs. La peinture n'est qu'une description figée d'un poème intemporel. Donc, elle dépeint aussi le décor qui varie selon l'atmosphère. Dans l'Invitation au voyage, Baudelaire invite au conditionnel Marie Daubrun à se représenter le lieu où ils vivraient : des meubles luisants décoreraient notre chambre C'est donc une idée de calme, de volupté qui se dégage dans cette deuxième strophe. Ce qui fait la beauté de cet intérieur est inséparable de l'ordre et du calme. [...]
[...] La représentation picturale développée par Verlaine est très spécifique. Verlaine s'est appuyé, il est vrai sur les tableaux de Watteau pour Fêtes Galantes mais l'ensemble de son œuvre reste extrêmement symbolique: on peut parler de paysages verlainiens. Dans chacun de ses poèmes, Verlaine affectionne le fait de faire côtoyer l'éphémère et l'indéfini. Chaque paysage semble être juste une impression, une incarnation de l'inexprimable. Cet impression caractéristique de Verlaine suggère le paysage plus qu'il ne la dépeint. L'exemple parfait pouvant illustrer ce vague dans les peintures serait Chanson d'automne où l'automne y est représenté par l'impression qu'elle dégage plutôt que par les réalités des couleurs de la nature en cette saison. [...]
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