L'art de l'argumentation remonte à l'Antiquité grecque, avec les orateurs tels que Démosthène ou les fabulistes tels qu'Esope. Mais dans le domaine de la littérature, cet art a peu été traité jusqu'au 18e siècle, siècle des Lumières qui prônèrent le développement de l'esprit critique et de la raison pour remettre en question la société dans laquelle l'Homme vit. On distingue deux sous-genres à cet art : la persuasion qui fait appel aux sentiments et la dialectique qui interpelle notre raison. Mais dans tous les cas, le but est le même : faire passer ses idées. On peut ainsi séparer l'argumentation dite directe, avec le genre de l'essai et du discours, de l'argumentation dite indirecte, avec le conte et l'apologue. Mais de ces deux formes, laquelle serait la plus efficace pour faire accepter sa thèse ?
Tout d'abord, il est clair que l'argumentation directe présente de nombreux avantages pour toucher le public; cependant, l'argumentation indirecte peut-être souvent plus efficace encore grâce aux facultés d'imagination développées; donc au final apparaissent certains procédés mixtes comme des outils efficaces pour argumenter.
[...] En effet, un procédé propre à cette forme d'argumentation est cet appui sur le réel. Cet apport de concret permet en outre une interpellation du lecteur, une interpellation intérieure où il se pose des questions ou une interpellation venant d'apostrophes faites par l'auteur. Ce dernier peut en jouer pour renforcer sa thèse avec des arguments d'autorité ou par des arguments inductifs et déductifs, c'est-à-dire qu'il peut partir du général au particulier ou inversement. Lorsqu'il veut partir d'une généralité, d'une idée acceptée de tous, l'auteur va faire aboutir le lecteur à sa thèse: ainsi, dans l'Apologie de Socrate de Platon, l'élève relate comment son maître procédait pour convaincre: c'est la maïeutique. [...]
[...] De même, dans les Caractères de La Bruyère, ce ne sont pas seulement des individus fictifs qui sont blâmés, mais leurs «caractères» qu'ils incarnent Ainsi, dans sa Critique de l'École des Femmes, Molière déclare qu'il faut peindre selon nature, et dans sa préface de Cromwell, Victor Hugo dit: poésie est un miroir dans lequel tous doivent s'y reconnaître». On voit donc bien comment l'allégorie et le symbolisme aident à convaincre, à faire passer une idée, et ce, à travers tous les genres littéraires. Ainsi, les généralisations des attitudes et des personnages contribuent à l'art de l'argumentation, tout comme les figures de style. En effet, le choix des mots de l'auteur est plus que capital pour faire passer son idée. [...]
[...] Mais dans le domaine de la littérature, cet art a peu été traité jusqu'au 18e siècle, siècle des Lumières qui prônèrent le développement de l'esprit critique et de la raison pour remettre en question la société dans laquelle l'Homme vit. On distingue deux sous-genres à cet art: la persuasion qui fait appel aux sentiments et la dialectique qui interpelle notre raison. Mais dans tous les cas, le but est le même: faire passer ses idées. On peut ainsi séparer l'argumentation dite directe, avec le genre de l'essai et du discours, de l'argumentation dite indirecte, avec le conte et l'apologue. [...]
[...] Mais de ces deux formes, laquelle serait la plus efficace pour faire accepter sa thèse ? Tout d'abord, il est clair que l'argumentation directe présente de nombreux avantages pour toucher le public; cependant, l'argumentation indirecte peut-être souvent plus efficace encore grâce aux facultés d'imagination développées; donc au final apparaissent certains procédés mixtes comme des outils efficaces pour argumenter. I L'argumentation directe présente des avantages certains: Elle est simple et structurée: armes efficaces. Exemples concrets incluant le lecteur, parfois apostrophé. Parallèlement, trop de narration (indirecte) peut perdre le lecteur. [...]
[...] En effet, si la dimension narrative, et plaisante donc est trop développée, le lecteur peut passer à côté de la morale, alors que la dimension didactique consiste justement l'intérêt principal Ainsi, dans le chapitre III de Candide, Voltaire dénonce la guerre; mais au lieu de rédiger un véhément pamphlet contre ce qu'il appelle une «boucherie héroïque», le philosophe préfère user de l'ironie: les combattants sanguinaires abares et bulgares sont appelés des «héros» et leurs actes sont justifiés d'«ordinaires». Ainsi, une lecture naïve, au premier degré, peut induire le lecteur en grosse erreur: au lieu de voir en Voltaire un pacifiste, il verra en lui un ardent défenseur des combats! Plus généralement dans l'œuvre, beaucoup ont soutenu qu'elle était trop merveilleuse, pleine de résurrections et de faits fantastiques qui débordaient sur le merveilleux ; peut-être le jeune héros éponyme a-t-il vécu en effet trop de mésaventures incroyables pour que le lecteur prenne au sérieux cette œuvre? [...]
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