Le travail suivant consiste en une analyse détaillée et commentée de la pièce de théâtre : L'assemblée des femmes du poète comique Aristophane, présenté dans le cadre d'un cours d'anthropologie classique grecque, à la faculté de philosophie de l'Université Laval.
[...] Que fais- tu, tu n'es pas en train de chier, je pense? Dans ce même dialogue, on peut aussi voir les traces de l'envie de déresponsabilisation des citoyens d'Athènes par rapport à la vie politique. Blépyros semble très heureux que ce soit les femmes qui s'occupent désormais de la cité : Et je n'irai plus au tribunal alors? Ce sera ma femme? Et ce ne sera plus à moi de gémir dès la pointe du jour? Praxagora, dans un de ses monologues à l'Assemblée, parle élogieusement des femmes. [...]
[...] Il explique cette foule par les avis des prytanes. Il résume ensuite les phrases démocratiques d'Evéon, qui proposait habilement de soutenir les moins nantis, entre autres par le don de bien comme la farine. Chrémès poursuit en décrivant l'arrivée de Praxagora, déguisée et anonyme, à la tribune qui proposa de livrer directement le pouvoir aux femmes, tout en les louangeant et en proposant la mise en commun des biens, de l'argent et du peuple. Blépyros, aux dires que la proposition fut adoptée, se réjouit de la nouvelle. [...]
[...] Une autre scène nous montre une jeune fille se disputant en chantant avec une vielle femme concernant la nouvelle loi qui impose la mise en commun des hommes et des femmes. Le fiancé de la jeune fille arrive et l'on assiste à une querelle entre trois vielles femmes et la jeune fille. Toutes voulant profiter du jeune homme en premier, comme le stipule la nouvelle loi[25]. Arrive finalement la servante de Praxagora qui invite son maître ainsi que le peuple entier au banquet. Tout le monde y est invité sans exception et c'est en s'y rendant en chantant et en dansant que se termine la pièce. [...]
[...] On est donc porté à croire qu'Aristophane n'y croit pas sérieusement non plus. Dans ce même passage de la pièce, Aristophane montre d'une simple phrase l'estime qu'il a envers les paysans lorsque Chrémès explique à Blépyros la réaction des citoyens face à la proposition de Praxagora : Alors la foule des cordonniers battit des mains, et cria qu'il parlait bien ; mais les gens de la campagne élevèrent des murmures de protestations. Cette phrase montre subtilement la prévention des paysans et non des citadins face aux changements brusques et radicaux qui peuvent parfois advenir dans les assemblées démocratiques d'Athènes. [...]
[...] Aristophane ici critique encore par différents moyens l'ensemble de la théorie de la mise en commun des biens, de l'argent, des hommes et des femmes. On pourrait être amené à croire qu'ici Aristophane critique la philosophie politique de Platon, qui montre une ressemblance certaine, mais force est de croire, en regardant la chronologie, que c'est contre un ou plusieurs penseurs avant Platon contre qui Aristophane raille. Cette scène est particulièrement riche d'élément comique car nous assistons à l'application de la proposition de l'Assemblée. [...]
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