Si certains objets d'étude abordés en Français durant l'année scolaire semblent, à première approche, ne pas avoir d'intérêt immédiat, le thème de l'argumentation s'inscrit directement dans l'actualité. Convaincre, persuader, délibérer : quels sont les procédés de l'argumentation ? Cette problématique s'applique à toutes les situations argumentatives.
On peut tout d'abord se rapporter à l'Antiquité et à l'art de la rhétorique où de nombreux orateurs, tels Démade, Démosthène, ont brillé (...)
[...] La base même de l'argumentation est bien sûr d'éveiller l'intérêt du lecteur. Le moyen le plus efficace pour plaire reste le recours à la fiction. L'exemple du conte en est le plus probant. Le lecteur se voit transporté dans un univers merveilleux où il rencontre des êtres surnaturels_ dragons, fées, etc. il assiste à une succession de péripéties extraordinaires, Dans La Princesse de Babylone de Voltaire, il est par exemple question d'une licorne, d'un phénix, Créatures fantastiques qui font rêver le lecteur. [...]
[...] De nombreux genres littéraires sont prisés en vue d'une argumentation, et nous en étudierons les principaux. Tout d'abord, le conte philosophique, dont Voltaire est le plus illustre représentant. Il s'agit de la parodie d'un conte traditionnel. on y retrouve un univers fantaisiste, des péripéties incroyables, mais l'optimisme y est tourné en ridicule. Dans Candide, le but de Voltaire est de détruire les propos du philosophe allemand Leibniz selon lequel tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes C'est en racontant les horreurs auxquelles le héros naïf va être confronté, en utilisant sans cesse des procédés ironiques, que l'auteur parvient à choquer le lecteur pour le faire adhérer à son opinion, qui est, bien entendu, radicalement opposée à celle de Leibniz. [...]
[...] Convaincre, persuader, délibérer : quels sont les procédés de l'argumentation ? Cette problématique s'applique à toutes les situations argumentatives. On peut tout d'abord se rapporter à l'Antiquité et à l'art de la rhétorique où de nombreux orateurs, tels Démade, Démosthène, ont brillé. Ensuite, le Siècle des Lumières illustre à merveille la volonté des philosophes de faire adhérer le peuple à un idéal. Enfin, au cœur du XXIe siècle, la publicité n'est-elle pas l'exemple le plus probant du désir permanent de gagner l'adhésion du public ? [...]
[...] Certains auteurs concilient apologues et discours, essais qui, eux, vont droit à la thèse de l'auteur sans passer par la fiction. Par exemple, Voltaire est connu pour ses contes comme Zadig, Micromégas, mais il a également rédigé des essais, comme le Traité sur la tolérance. Cependant, dans beaucoup de cas, l'apologue est privilégié pour sa facilité d'accès et sa capacité divertissante. L'auteur sait qu'un lecteur s'émouvra davantage sur le sort des enfants de la Maheude, dans Germinal de Zola, heureux de recevoir de la brioche plutôt que du pain, que sur de longs discours hermétiques. [...]
[...] La Bruyère, dans Les Caractères, nous offre par exemple de lire la savoureuse satire de La Cour, cette contrée où l'on est embarrassé dans une épaisseur de cheveux étrangers La périphrase qui traite du port de la perruque est brillante et ne peut faire que sourire le lecteur, qui peut alors s'arrêter sur la les propos de l'auteur pour y adhérer ou émettre son propre jugement. En matière d'émotions, l'auteur joue sur le rire, mais aussi sur les larmes. En amenant son lecteur à s'émouvoir sur le sort des personnages, il l'incite à faire preuve de sensibilité, voire tout simplement d'intérêt, face à certaines situations. La succession de terribles malheurs dont est victime le héros voltairien Candide amène le lecteur à ressentir de la peine en se mettant à la place du personnage. [...]
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