Il est vrai que les fables présentent pour la plupart du temps, une vision dépréciative sur la vie et tout ce qu'il y a autour. On peut noter par exemple, les brebis trahies puis dévorées par les loups (« Les Loups et les Brebis »), des animaux anéantis par la maladie (« Les Animaux malades de la peste »), et encore, la cigale ayant tellement faim, au point de mendier à la pingre fourmi (...)
[...] Tout comme Rousseau, Lamartine aussi constate que l'image donnée par les fables sur le monde est soulignée par le défaitisme : Les fables de La Fontaine sont plutôt la philosophie dure, froide et égoïste d'un vieillard que la philosophie aimante, généreuse, naïve et bonne d'un enfant. C'est du fiel. Lorsque les fables ne peignent plus la vision d'un monde marqué par le drame, ce sont les rapports sociaux qui y sont décrits : une apothéose quasi-systématique des vices et de l'immoralité. Prenant pour exemple, le personnage du Renard : fourbe et perfide, compère le Renard abuse de ses victimes et endosse le rôle du vendeur d'orviétan. [...]
[...] Dissertation sur Emile ou de l'éducation De Rousseau Nous connaissons tous, pour la plupart, les Fables de La Fontaine. Dans notre tendre enfance, nous fûmes bercés par ces fables : Le Renard et la Cigogne Le Loup et les Brebis et tant d'autres et innombrables textes déontologiques. Après quelques années d'absence dans notre éducation littéraire, le programme de première rappelle à notre esprit ces récits. Il est vrai que les fables de La Fontaine illustre incontestablement le genre de l'apologue. [...]
[...] Rousseau, néanmoins, semble avoir omit le fait qu'une éducation est construite avec des enseignants : l'adulte est totalement capable de pouvoir mener son élève à la bonne morale, et d'expliquer correctement pour rectifier toutes mauvaises interprétations. Puis, quand l'enfant ne sait pas vraiment quelle leçon tirer de la fable, ne peut-on pas lui démontrer que dans la vie, les solutions ne sont pas uniques et adaptables. L'enfant déduira alors que dans la vie, il faudra tantôt se battre, pour se défendre, tantôt renoncer au conflit par prudence. Enfin, on pourrait répondre à Rousseau que les fables ne sont pas les seuls outils d'éducation. [...]
[...] Par ailleurs, le type de raisonnement exigé par les fables les initie à la réflexion. La nécessité de faire le lien entre les idées et les faits de la fable, puis de générer soi-même la leçon de la fable, lorsqu'elle est implicite, incite au raisonnement, plus ou moins bien interprété. L'effort obligeant le lecteur a adapté l'interprétation du récit en règle de vie constitue une démarche inductive. Il s'agit là d'une démarche pratique qui convient mieux à l'esprit des enfants, et qui développe leurs esprits critiques, à condition qu'ils soient accompagnés dans leurs démarches avant de voler de leurs propres ailes III. [...]
[...] Mais leur réflexion moins développé que celle des adultes dénuent la fable de leur fonction morale, sa dimension didactique. Fascinée par les histoires merveilleuses d'animaux pittoresques en tout genre, ils ne sont que peu attiré par la morale. En suivant le raisonnement de Rousseau, nous pouvons nous-mêmes dire qu'Emile n'apprendra jamais les fables par cœur de sa propre volonté. Cependant, les fables de Jean de La Fontaine sont un monument de la littérature. Il serait dommage de priver les enfants d'apprécier ses qualités littéraires. [...]
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