L'apologue peut être défini comme un « court récit exposé sous une forme allégorique, et qui renferme un enseignement, une leçon de morale pratique » (Grand Robert de la langue française). Il peut être en prose ou en vers. Il comporte une partie narrative, qui peut mettre en scène des animaux, comme souvent dans les Fables de La Fontaine, des êtres humains ou même des objets. Il se présente alors sous une forme allégorique, imagée et comporte à l'origine une moralité explicite, partie qui tend à disparaître dans ses formes modernes, laissant au lecteur le soin de conclure.
Genre noble à l'origine, il est étymologiquement synonyme de fable. Mais si ses premiers auteurs, Esope (VIe siècle avant J.C), Phèdre (environ 15-50 après J.C) ou certains auteurs célèbres comme La Fontaine, sont bien des fabulistes, le genre englobe plus largement d'autres formes narratives comme la parabole (Saint-Luc), le conte philosophique (Buzzati) ou la nouvelle, voire le roman (Camus, la Peste) sont susceptibles également de recourir, pour tout ou partie à l'apologue. Certains mythes et surtout l'utopie qui se développe comme genre à part entière à partir de la Renaissance peuvent lui être rattachés, illustrant ainsi la diversité de ses formes.
Enfin l'utopie, si elle a donné naissance à des œuvres littéraires, a aussi inspiré les architectes et les cinéastes. Un film comme Métropolis de Fritz Lang par exemple peut passer pour l'une des premières « utopies malheureuses », antérieures aux premiers récits littéraires de ce type.
[...] Genre noble à l'origine, il est étymologiquement synonyme de fable. Mais si ses premiers auteurs, Ésope (VIe siècle avant J.C), Phèdre (environ 15-50 après J.C) ou certains auteurs célèbres comme La Fontaine, sont bien des fabulistes, le genre englobe plus largement d'autres formes narratives comme la parabole (Saint-Luc). Le conte philosophique (Buzzati) ou la nouvelle, voire le roman (Camus, la Peste) sont susceptibles également de recourir, pour tout ou partie à l'apologue. Certains mythes et surtout l'utopie qui se développent comme genre à part entière à partir de la Renaissance peuvent lui être rattachés, illustrant ainsi la diversité de ses formes. [...]
[...] L'explication finale peut en effet apparaître esthétiquement lourde, insistante. Le lecteur moderne préférera tirer lui- même la leçon du récit. En outre, dans un monde où la morale n'est plus consensuelle, ou les mœurs autorisent diverses opinions sur les sujets les plus graves, l'apologue ne peut espérer imposer une morale. Enfin, l'extension de l'apologue à des domaines très divers (politique, histoire, voire métaphysique) en fait davantage un instrument de réflexion et de débat qu'un outil d'endoctrinement autoritaire. À cet égard, le texte de Camus, qui met en scène de manière critique un prêtre voulant imposer à ses fidèles son interprétation de la peste est un contre exemple très révélateur. [...]
[...] De manière indirecte, l'apologue se fait alors satire des mœurs ou du pouvoir. Dans les récits utopiques, la critique implicite devient plus systématique. En offrant en miroir la peinture d'une société idéale, elle fait ressortir par contraste les imperfections, les inégalités, les absurdités de l'ordre existant. Elle invite le lecteur à réfléchir et à en prendre du recul par rapport à ce qui peut lui sembler au premier abord évident (Montesquieu, Voltaire). Dans les contre-utopies, la satire se fait plus explicite, puisque celles-ci sont souvent la transposition dans l'imaginaire de sociétés réellement existantes et ne peuvent se comprendre qu'en référence au contexte historique. [...]
[...] Parmi les formes que peut prendre l'apologue, l'image occupe une place essentielle. L'emblème à la Renaissance, la gravure qui accompagnait souvent les fables et plus généralement le tableau (Brueghel), peuvent être considérés comme des formes iconiques de l'apologue. Au XVIIIe siècle, un peintre comme Greuze qui reprend des scènes inspirées de l'Évangile apparaît colle l'illustration du genre. Plus généralement l'allégorie, très fréquente dans la peinture classique s'inspire des intentions pédagogiques et moralisantes de l'apologue. Enfin, l'utopie, si elle a donné naissance à des œuvres littéraires, a aussi inspiré les architectes et les cinéastes. [...]
[...] D'Aude Lemeunier, aux éditions Hatier Apologue : recueil de textes : livret pédagogique. De Maarie Péan, aux éditions Hachette éducation De l'apologue. Thèse de Lettres de A. Th. Gaillard, Université de Paris, 1812. [...]
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