Ce poète évoque donc ici à travers des paysages de Rhénanie, qui lui sont connus et restés de son passage en Allemagne, un amour impossible et perdu (avec Annie L. d'après sa biographie). Tous ces souvenirs sont encore présents et douloureux pour lui.
Apollinaire peint cette période de sa vie, au mois de mai, animée par la vie, la joie et la nature, et bercée par le Rhin ayant ici une valeur plus que symbolique, faisant référence à l'épanchement de ce temps, un temps où il aima et qui passa si vite pour lui (...)
[...] d'après sa biographie). Tous ces souvenirs sont encore présents et douloureux pour lui. Apollinaire peint cette période de sa vie, au mois de mai, animée par la vie, la joie et la nature, et bercée par le Rhin ayant ici une valeur plus que symbolique, faisant référence à l'épanchement de ce temps, un temps où il aima et qui passa si vite pour lui. Apollinaire se plaisait à exalter la vie dans bon nombre de ses écrits et ici c'est avec une saison et tout ce qui s'y rattache qu'il nous le montre. [...]
[...] Dans d'autres poèmes, on retrouve ces matières principales à savoir cette vallée du Rhin dans La Rhénane, le fleuve lié au temps et sa douleur dans Le Pont Mirabeau, ces bohémiens évoqués dans Les Saltimbanques et ce même type de "description saisonnière" dans Automne. Tel Victor Hugo au promontoire de Guernesey, il privilégie pour écrire des lieux représentant au mieux un endroit où il se sent bien, ou un endroit qui lui est cher, comme beaucoup d'autres auteurs de son époque. [...]
[...] La musique est évoquée également "fifre ; air" apportant une certaine animation et donc de la joie. La gaieté passant principalement par ce côté musical dans la troisième strophe, est traduite aussi par des alternances de rythmes, binaire (v.9) et ternaire (v.10), réguliers qui accentuent ce côté paisible, de détente. L'image des saltimbanques détient également un rythme particulier, mesuré que l'on retrouve aussi dans l'énumération de leurs bêtes (v.10), marquant le fil de leur voyage à pieds, toujours au son de leur mélodie. [...]
[...] Dès le début et jusque la fin figurent des mots du thème de l'eau " barque ; Rhin ; saules ; bord du fleuve Le poème semble ainsi "traversé" par ce Rhin, rythmé par le mouvement de l'onde, qui semble si fluide, si lent par son absence de syntaxe et de coordinations suggérant aussi un glissement et permettant également d'une autre manière une interprétation libre pour le lecteur. Cette idée de tziganes nous ramène au voyage, symbole du temps cette fois encore. L'éloignement est fortement marqué par le mouvement du fleuve et par cette barque qui navigue vers un ailleurs, un ailleurs loin de lui. Son mouvement continu, semble immortel d'où son contraste direct avec le temps qui lui, passe. L'écoulement du fleuve marque donc ce temps qui défile. [...]
[...] Ce poème intégral est un paradoxe évident : comment peut-on être si malheureux dans un décor si beau et si gai ? Apollinaire ici rend son souvenir concret, faisant apparaître ses émotions par différents thèmes de la vie. Grâce à une saison, il dessine la femme aimée mais en faisant aussi part de sa douleur, impuissant comme tous face au fleuve, exemple de cette réalité du temps qui passe. Le recueil Alcool entier est sujet à la fuite du temps et de l'amour. [...]
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