ce texte est une parodie du testament qui date de la deuxième moitié du IVème siècle après J.-C. Saint Jérôme nous apprend, dans une lettre, que les enfants des écoles le récitaient en se tordant de rire. Ce best-seller ne semble pas avoir été oublié au Moyen Age puisqu'il nous a été transmis par sept manuscrits et qu'il a été très souvent imité.
[...] A l'image de l'humain qui se croit unique et irremplaçable, il lègue à sa parentèle et au voisinage ce à quoi il tient le plus, maigre tribut sans doute, mais fort important à ses yeux : l'orge, le blé et les glands, voilà toute sa fortune. Et, afin d'être utile et de continuer ainsi à se survivre, il découpe sa carcasse avant terme. Cela reste insuffisant. L'homme a besoin d'un monument et de "lettres d'or" avec sa date de naissance et celle de son décès. [...]
[...] Quant au choix de ses "abattis" et des personnes auxquelles il les destine, notre cochon connaît bien son monde : la "langue" est pour les avocats et les "charlatans" - les plaideurs seraient-ils des menteurs ? les "fesses" pour les "pédés". Enfin, l'inscription sur le tombeau, "s'il avait vécu six mois de plus, il aurait eu mille ans accomplis" prête à rire de par son insignifiance. On peut penser ici à la fin habituelle des contes, celle du gros bon sens. [...]
[...] Aperçu de la civilisation et de la littérature latine entre le IIème siècle avant Jésus-Christ et le haut moyen âge Remarque : ce texte est une parodie du testament qui date de la deuxième moitié du IVème siècle après J.-C. Saint Jérôme nous apprend, dans une lettre, que les enfants des écoles le récitaient en se tordant de rire. Ce best-seller ne semble pas avoir été oublié au Moyen Age puisqu'il nous a été transmis par sept manuscrits et qu'il a été très souvent imité. [...]
[...] Nous ne reviendrons pas sur la critique de l'homme générique, traitée plus haut mais il faut s'attarder sur le constat social. La classe sociale inférieure est représentée par le cuisinier, son esclave et les serviteurs, tous soumis à leur maître direct - le cuisinier au Seigneur, l'esclave au cuisinier, les serviteurs de même - mais également, du moins pour le cuisinier, à la traditionnelle curée du cochon en hiver. L'auteur serait-il un ardent défenseur de la cause animale avant l'heure ? [...]
[...] A quelle tradition de la littérature latine se rattache ce texte ? Quelle tradition ultérieure annonce-t-il ? Ce texte témoigne d'une certaine décadence de la littérature latine, non seulement du fait de la dérive linguistique mais également en raison du sujet même : un animal, le plus vil, prend la parole et caricature l'homme. Le sujet perd de sa noblesse antique. On peut penser aux Métamorphoses d'Ovide ou à L'Ane d'or d'Apulée qui n'hésitent pas à inclure des animaux dans leurs récits, préfigurant l'exemplum et la fable. [...]
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