Il s'agit donc d'une ironie tragique qui se distingue véritablement de celle des autres dramaturges que sont Eschyle ou Euripide. Le destin est le déploiement spontané de la puissance du démonique.
Cependant notre objet d'étude aura pour but d'analyser les formes et la manifestation du destin dans les différentes pièces. En somme, comment, à travers les pièces le destin se manifeste-t-il ? (...)
[...] En somme, comment, à travers les pièces le destin se manifeste-t-il ? Avant d'entamer notre analyse, il est avant tout essentiel de redéfinir succinctement, mais le plus précisément ce qu'est le destin dans la tragédie et ce qu'est une tragédie elle-même. Selon le dictionnaire, le destin aurait pour définition l'enchaînement imprévisible des événements à venir. Ce serait donc des événements inéluctables contre lesquels le commun des mortels reste impuissant. Lorsque les Grecs parlaient du destin, ces derniers désignaient surtout la réalité, dans la mesure où elle échappe à l'homme. [...]
[...] Créon en plein gémissements met en cause les dieux : Sur ma tête, là, a frappé d'une main violente un Dieu, et il m'a traqué sur un chemin sauvage. Comme pour Œdipe, Créon est soumis à l'œuvre démonique. Outre la mort de ses proches, l'autre conséquence de son aveuglement sera l'insurrection de la cité. La folie a précipité Créon dans sa perte, tel était son destin et celui d'Œdipe ; un destin dont certaines ficelles étaient tirées par les Dieux. Et où il se manifestait au travers de discours, de lieux, de détails et du temps. [...]
[...] Si tu tiens à la vie, non, n'y songe plus. C'est assez que je souffre, moi. Œdipe Ne crains donc rien. Va, quand je me révèlerais et fils et petits-fils d'esclaves, tu ne serais pas, toi, une vilaine pour cela. Jocaste Arrête-toi pourtant, crois moi, je t'en conjure. Œdipe Je ne te croirai pas, je veux savoir le vrai. Jocaste Ah ! Puisses-tu jamais n'apprendre qui tu es ! En réalité, le destin de Jocaste dépend du destin d'Œdipe, souvenons-nous qu'à la fin de l'œuvre Jocaste se pendra. [...]
[...] Ce qui est à l'origine du destin du héros, c'est ce dernier lui-même et son hybris exacerbé nous retrouvons aussi chez le Créon dans Antigone- il s'agit de l'hybris innée de l'être humain qui constitue le péril de l'existence humaine. Cet hybris est flagrant chez Œdipe comme il l'est chez Jocaste en remettant en cause les dires de l'oracle et en remettant en doute la parole de ce dernier et ainsi la religion des Grecs : Va, absous toi toi-même du crime dont tu parles, et écoute moi. Tu verras que jamais créature humaine ne posséda rien de l'art de prédire. L'oracle prédit s'est pourtant bel et bien accompli. [...]
[...] Œdipe, redoutant encore d'épouser involontairement sa mère, ce qui accomplirait alors l'oracle, hésite à retourner à Corinthe. Mais le messager révèle alors qu'en réalité, Œdipe n'est pas le fils de Polybe ; c'est lui en personne qui remit Œdipe, encore bébé, au roi et à sa femme Mérope, après l'avoir reçu d'un berger du mont Cithéron. Qui étaient ses parents ? Jocaste devine la vérité et se retire. Tout le reste est révélé lorsqu'on envoie chercher un vieux berger, le seul survivant de l'escorte de Laïos au moment de sa mort. [...]
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