Les relations entre le mythe et le tragique remontent à la nuit des temps, puisqu'il semble que les mythes aient été inventés pour apporter des réponses aux questions angoissantes que les hommes se posent sur leur condition. Aussi des grands tragiques grecs aux auteurs contemporains en passant par les classiques, les dramaturges ont-ils constamment puisé dans le large éventail de situations et de personnages fourni par la mythologie pour répondre aux préoccupations de leur temps. Quand Anouilh s'inspire du mythe d'Antigone en 1944, il reprend certaines données tragiques du mythe, mais il propose aussi une définition du tragique et il invente un tragique moderne.
[...] L'ironie de l'Histoire a voulu que l'héroïne de cette pièce, jouée sous l'Occupation avec l'autorisation de l'occupant, incarnât la Résistance, son esprit de sacrifice et son idéal exigeant. [...]
[...] Le héros tragique III. L'essence du tragique moderne 1. L'incommunicabilité 2. La solitude 3. Le refus du bonheur et de la vie Introduction Les relations entre le mythe et le tragique remontent à la nuit des temps, puisqu'il semble que les mythes aient été inventés pour apporter des réponses aux questions angoissantes que les hommes se posent sur leur condition. Aussi des grands tragiques grecs aux auteurs contemporains en passant par les classiques, les dramaturges ont-ils constamment puisé dans le large éventail de situations et de personnages fourni par la mythologie pour répondre aux préoccupations de leur temps. [...]
[...] Vaincue, désespérée, ayant perdu toutes ses illusions, elle s'apprête à retourner dans sa chambre. C'est le seul moment de la pièce où Créon réussit à lui adresser un message. Mais en commettant l'erreur de faire miroiter le bonheur humain aux yeux de cette jeune fille éprise d'absolu, il perd définitivement toute chance de continuer le dialogue : Antigone refuse désormais en bloc le bonheur et l'espoir, qui sont les raisons de vivre de la plupart des hommes. Elle refuse la vie. [...]
[...] Conclusion L'action dramatique d'Antigone, nouée autour des deux rébellions successives 'héroïne, débouche sur le constat tragique de son échec et de sa mort absurde, de l alors que Créon, avec ses mains sales, son opportunisme et son cynisme, représente le pouvoir et la vie. Dans le mythe, Antigone incarnait le tragique de l'absolu par son respect inconditionnel de la loi divine. Chez Anouilh, elle incarne le tragique de l'absurde. Elle préfère la mort plutôt que de renoncer à la conception exigeante du bonheur qu'elle s'était forgée dans ses rêves d'adolescente. [...]
[...] Dans la tradition mythique, le conflit tragique provient de l'affirmation du sacré contre la raison d'Etat. Anouilh n'a gardé que la raison d'Etat. La pureté d'Antigone Dans le mythe, Antigone représente enfin la pureté. Issue de l'union incestueuse d'Œdipe avec sa propre mère Jocaste, elle rachète par son amour pour son frère Polynice les fautes de ses parents, victimes d'une malédiction divine. La ville de Thèbes, souillée par les crimes d'Œdipe, fils incestueux et parricide, a d'abord été purifiée par la punition qu'Œdipe s'inflige en se crevant les yeux. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture