Antonin Artaud, écrivain et poète français, écrit, dans le théâtre et son double publié en 1938, «le théâtre, art indépendant et autonome, se doit pour ressusciter, ou simplement pour vivre, de bien marquer ce qui le différencie d'avec le texte, d'avec la parole pure, d'avec la littérature, et tous les autres moyens écrits et fixés. […] Cette conception qui consiste à faire asseoir des personnages sur un certain nombre de chaises ou de fauteuils placés en rang, à se raconter des histoires si merveilleuses soient-elles, n'est peut-être pas la négation absolue du théâtre. » Selon Artaud, c'est n'est donc pas le texte qui fait le théâtre mais c'est la mise en scène qui est le véritable fondement de la création théâtrale. Avec Artaud, on aboutit à une importance capitale de la mise en scène, sans laquelle le théâtre n'est rien. Aussi peut-on s'interroger sur le bien-fondé d'une formule qui voudrait ramener le théâtre à sa seule dimension spectaculaire, c'est-à-dire la mise en scène. Nous verrons, dans un premier temps, que le théâtre est d'abord dialogue puis que le texte est fait pour être représenté, enfin nous verrons que le théâtre a une dimension scénique.
[...] Analysez et discutez les propos d'Antonin Artaud contre le théâtre dialogué en vous appuyant sur des exemples précis tirés du Misanthrope et du Bourgeois gentilhomme Sujet : Analysez et discutez ces propos d'Antonin Artaud contre le théâtre dialogué en vous appuyant sur des exemples précis tirés du Misanthrope et du Bourgeois gentilhomme : le théâtre, art indépendant et autonome, se doit pour ressusciter, ou simplement pour vivre, de bien marquer ce qui le différencie d'avec le texte, d'avec la parole pure, d'avec la littérature, et tous les autres moyens écrits et fixés. [...]
[...] Le fait, pour le spectateur, de voir l'accoutrement du bourgeois, ne fait qu'accentuer son ridicule. Les costumes sont également importants à la scène 4 de l'acte car c'est grâce aux costumes que Cléonte habillé en Turc pourra épouser la fille de Mr Jourdain. Les mouvements, c'est-à-dire l'utilisation de l'espace scénique, sont également importants dans la mise en scène. Dans le Bourgeois gentilhomme, on assiste, à la scène 10 de l'acte III, à un véritable jeu de scène. Covielle imite Cléonte voulant ainsi s'en aller pour éviter Nicole et Nicole imite Lucile s'arrêtant aussi Cependant, ce jeu de scène n'est significatif que si on le voit sur scène. [...]
[...] Par exemple, dans le Bourgeois gentilhomme de Molière, nous pouvons relever un chiasme, à la scène 4 de l'acte II, entre prose et vers : tout ce qui n'est point prose est vers ; et tout ce qui n'est point vers et prose Dans cette même scène, nous remarquons également une allitération en et en qu'est-ce que c'est donc que cela ? Cependant, une poésie est-elle possible au théâtre ? En effet, on pourrait se demander si la facilité et la puissance de la dimension visuelle ne risqueraient pas de détourner le spectateur de l'élément poétique essentiel, le texte. Ajoutons que la plupart des pièces de théâtre sont écrites en vers. [...]
[...] On peut penser néanmoins que cette dimension poétique est menacée par la dimension visuelle du spectacle théâtral. Certes le texte au théâtre est important, mais celui-ci ne peut être seulement lu. Le genre théâtral occupe une place singulière dans la littérature parce qu'il est à la fois texte et théâtre. La parole théâtrale est une parole active. Chaque réplique d'un personnage n'a pas seulement un sens, elle a une action. Le texte de théâtre est écrit pour être représenté, c'est-à-dire incarné dans une parole vivante, la voix et la diction de l'acteur, et traduit visuellement. [...]
[...] La représentation permet au spectateur de mieux comprendre et ainsi donner un sens au texte. C'est un genre qui semble paradoxalement menacé par cette facilité qu'il possède de charmer, à émouvoir par le simple spectacle des personnages et de l'action. [...]
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